À
l'aube du 19ème siècle, le bassin carolorégien est en plein essor
industriel et la région de la Basse-Sambre, située à l'est, n'est pas
en reste. En effet, on y retrouve très tôt des dizaines de cayats et la
zone située entre Fleurus et Farciennes est particulièrement riche.
Plusieurs petites sociétés se partagent la zone mais c'est en 1801
qu'une demande de concession située sous Farciennes est accordée à
Desgain et Compagnie.
Six ans plus tard, cette zone
d'exploitation, nommée concession du Roton fut revendue aux sieurs
Philippe-Joseph de Néverlée et Jean-François Gendebien puis aux comtes
de Néverlée de de Courcy. Ce sont ces derniers qui, en 1853,
fusionnèrent la concession Sainte Catherine avec celle du Roton dont la
superficie fut désormais de 410 hectares. Devenue la concession du
Roton-Ste Catherine, cette zone sera à nouveau agrandie avec
l'absorption, en 1859, des concessions voisines de Baulet et de
Oignies. La fusion de toutes ces concessions donna naissance à la Société Anonyme des
Charbonnages Réunis de Roton-Farciennes, Baulet et Oignies-Aiseau.
Plusieurs sièges d'importance se démarquent déjà :
- Le siège Ste Catherine,
- Le siège St Gaston,
- Le siège St Henri.
En
1886, un nouveau charbonnage doté de trois puits fut mis en
production entre Fleurus et Farciennes : le siège des Aulniats. En
1906, un litige avec la concession voisine du Petit-Try entraîna la
scission et la revente de la concession de Baulet. Privée de cette zone
d'exploitation, la société change de nom pour devenir la Société Anonyme des
Charbonnages-Réunis de Roton-Farciennes et Oignies-Aiseau.
À cette époque, la production annuelle des deux sièges du
Roton
est de 216.000 tonnes d'anthracite pour un effectif de 1.159 ouvriers.
Entre 1925 et 1926, la société continue son expansion en rachetant les
concessions de Tergnée-Aiseau-Presles, de Ham sur Sambre et de
Falisolle dont le siège de la Réunion est à l'époque l'un des plus
importants site d'extraction de la Basse-Sambre. La société ferme alors
les sièges de moindre importance comme le Saint Albert à Ham sur Sambre
et le Panama à Roselies pour se consacrer pleinement à six sièges
principaux :
- Le siège Ste
Catherine,
- Le siège des
Aulniats,
- Le siège St
Jacques,
- Le siège St
Gaston,
- Le siège St
Henri,
- Le siège de la
Réunion.
Après
le second conflit mondial, une politique de centralisation mit fin aux
sièges des concessions annexes, ne laissant en activité que les sièges
Ste Catherine et des Aulniats ainsi que le Triage-lavoir de Tergnée,
situé à proximité des installations abandonnées du siège St Jacques. Il
fut décidé notamment de moderniser considérablement le Ste Catherine
afin de pousser la production à un rythme de 3.000 tonnes de charbon
par jour. Un nouveau puits est alors foncé puis équipé d'une tour
d'extraction au sommet de laquelle est installé une machine
d'extraction à quatre câbles permettant de supporter des charges de 47
tonnes. Cette installation moderne entraîne malheureusement l'arrêt des
activités sur le siège des Aulniats qui ferma ses portes en 1969. La
crise du charbon affecte grandement la société et en 1977, le
triage-lavoir de Tergnée ferme ses portes à son tour. Petit à petit,
les sites d'extractions de Wallonie fermèrent tous leurs portes. Au
début des années 80, en dehors du Ste Catherine, il ne reste en
Wallonie que le sièges N°17 de Monceau-Fontaine. Cependant, ce dernier
ferma ses portes le 31 mars 1980, faisant ainsi du puits N°5 du
Roton-Ste Catherine le dernier puits actif de Wallonie. 1.100 ouvriers
travaillent encore dans les tailles mais le 30 septembre 1984 signe la
fin définitive de l'épopée du charbon en Wallonie, des siècles après
les premiers coups de pioche.