Les
premières traces d'exploitation sur cette concession remontent à 1697
lorsque la Dame abbesse Isabelle de Wolfs, de l'abbaye de Soleilmont
accorde à Grégoire Kinet l'exploitation des veines affleurantes qui se
trouvent sur le territoire du bois de Soleilmont ainsi que sur un
territoire de 18
bonniers mais c'est réellement à la fin du 18ème siècle que
l'extraction débuta grâce à la cession des gisements houillers situés
autour de l'abbaye, à Gilly et à Fleurus au profit des maîtres de
fosses Fontaine, Quinet, Drion et Consorts.
En 1806, une
association des six membres de la famille Fontaine débouche sur la
création d'un charbonnage aux XVIII Bonniers, l'exploitation se faisant
par des petits puits profonds d'une quinzaine de mètres en moyenne, les
plus profonds atteignant trente mètres. Les puits étant régulièrement
inondés, les Fontaine firent creuser plusieurs canaux d'épuisements
pour évacuer l'eau en pente douce jusqu'au point le plus bas de la
concession, situé à proximité de la Sambre.
En 1850,
l'exploitation des veines affleurantes du bois de Soleilmont s'arrêta
suite au manque de rendement et aux moyens rudimentaires mis à
disposition des ouvriers, réduits à extraire le charbon à l'aide de
paniers. La concession ne fut pourtant pas abandonnée et en 1874, la
famille Fontaine-Gilbert, toujours propriétaire des XVIII Bonniers
s'associe avec les Quinet, Cornil et Gilleaux, pour reprendre le Bois
de Soleilmont et fonder ainsi une nouvelle alliance, la Société
Charbonnière du Nord de Gilly. L'administration de cette
nouvelle
société fut confiée à un conseil de cinq membres dont faisait partie
François Gilbert, directeur des Charbonnages Unis de l'Ouest de Mons.
Deux
puits furent foncés à proximité immédiate de l'abbaye de Soleilmont et
un siège moderne vit le jour quelques années plus tard. Cette société
civile fit place en 1888 à la Société
Anonyme des Charbonnages du Nord de Gilly. Sa
concession était de 155 hectares et s'étendait sous les communes de
Fleurus, Gilly, Chatelineau et Farciennes.
Epargné par le
premier conflit mondial, la production d'après-guerre est de 198.500
tonnes d'anthracite pour 1008 ouvriers. En 1919, la société fit
construire une usine d'agglomérés dans le but de produire des boulets
anthraciteux de 45 grammes et des briquettes demi-grasses. La société
se relève péniblement du second conflit mondial mais suite à une
modernisation de son système de criblage, pouvant désormais produire
des boulets de 20 et 30 grammes, la situation redevient pratiquement
normale. Malheureusement, les veines de la concession s'appauvrissent
de manière alarmante et c'est en 1968 que la S.A. des Charbonnages du
Nord de Gilly ferme définitivement ses installations. L'usine
d'agglomérés continua à fonctionner encore quelques années mais fut
fermée et détruite en même temps que le reste du siège, en 1972.