Le
bassin de Huy est beaucoup moins important que celui de Liège et le
charbon, de classe maigre, possède un rendement calorifique extrêmement
faible. Son extraction est cependant ancienne bien que son origine
exacte soit méconnue. Les veines y affleurent et, pendant un temps, de
nombreuses petites mines à ciel ouvert fleurissent en bord de Meuse. La
faible qualité du
charbon pousse néanmoins ces exploitations à foncer des puits plus
profonds mais exploités en contrepartie de façon anarchiques et
abandonnés à la
moindre venue d'eau. À la moitié du 18ème siècle, on ne dénombre qu'une
cinquantaine de mineurs.
En 1784, la mort du prince-évêque
Velbruck entraîne le chapitre de la cathédrale St Lambert à gérer
momentanément les dépendances épiscopales dont fait partie la région de
Gives. C'est dans ce contexte que la demande de concession d'un
exploitant local nommé Toussaint Fossoul est accordée. D'une superficie
de 80hectares, la concession du Bois de Wazimont et dépendances fut
accordée à perpétuité mais un manque de conformité empêche toute
exploitation de la zone. Léguée à ses descendants, la concession
devient la propriété de Léopold Fossoul et, en 1829, celui-ci cède ses
droits à Charles Behr, détenteur de la concession du Bois de Gives. En
1838, celle-ci fusionnera avec la concession du Bois de Saint Paul, ce
qui donnera naissance à la Société
des Bois de Gives et de Saint Paul Réunis.
En 1887 fut fondé le siège St Paul. Raccordé à un chemin de fer à
petite section en 1892, il fut dès lors considéré comme le siège
central de la société dont les installations sont composées d'un
chevalement, d'une machine d'extraction, d'une forge, d'un bâtiment
administratif, d'un atelier et de quatre machines à vapeur.
En
1914, l'électricité fera son apparition dans les chantiers du
charbonnage St Paul. Bien que classée dans la catégorie "un" des mines
les plus grisouteuses, aucun afflux de gaz n'est détecté autour de ces
installations électriques. Un accident majeur survient pourtant le 8
novembre 1919 sous la forme d'un effondrement causé par un coup de
grisou dans la taille "dernière veine", à 310m de profondeur. Trois
mineurs furent tués, le dernier cadavre, méconnaissable, n'étant
remonté qu'après 32h. En 1921, la société devient anonyme mais la
colère gronde et un conflit éclate la même année entre les mineurs et
Mr Lagasse, administrateur délégué, qui menace de fermer l'exploitation
si les salaires ne sont pas diminués de 25%. En juillet de la même
année, Lagasse fait cesser l'exhaure des chantiers, endommageant
gravement la mine mais, en octobre 1921, celui-ci est licencié. Un an
plus tard, la liquidation de la Société Anonyme des Charbonnages de
l'Est d'Andenne entraîne l'acquisition par arrêté royal de la
concession de Bas-Oha et Ben-Ahin, d'une superficie de 497hectares. La
concession réunifiée prend alors pour nom de Ben, Bois de Gives et de
Saint Paul, la société devenant pour sa part la Société Anonyme de Gives et
de Ben Réunis.
À sa fermeture, l'Est d'Andenne possédait toujours quelques puits de
faible importance dont voici les principaux :
- Puits Ste Barbe,
- Puits Henri,
- Puits Burquin N°1,
- Puits Fond Gorgin,
- Puits Faveroule.
Ce
dernier, toujours ouvert malgré sont état d'abandon n'est alors entouré
que d'une simple clôture en fils barbelés et la nouvelle société n'a
d'autre choix que de réaliser des travaux de sécurisation à ses frais.
En 1923, une ligne électrique est inaugurée entre le siège St Paul et
l'areine de Ben où un puits d'aérage, équipé d'un ventilateur de type
Guibal, est fonçé. Le 31 décembre 1925, une venue d'eau envahit la mine
et son assèchement demande des fonds que la société ne possède plus.
Elle se maintient malgré tout en rouvrant les chantiers du siège Fond
Gorgin mais, en 1940, l'exploitation est totalement interrompue. En
1941, l'administrateur de la société, Mr Fauconnier, obtient un
soutient important provenant du groupe financier de Lambert Galand,
directeur de la Société Anonyme des Charbonnages du Bonnier, à
Grâce-Berleur.
La mine reprend du service dès l'année suivante
et Galand devient dès lors le directeur de la société qui participera,
après la libération, à la bataille du charbon lancée par le premier
ministre Achille Van Acker en 1945. Un nouveau terril est envisagé mais
la constitution de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier
(CECA) met définitivement fin aux exploitations les moins rentables du
pays. C'est finalement le 26 juin 1951 que la fermeture est proclamée.