D'après
les archives de la cure de Moignelée, il apparaît qu'une exploitation
importante de houille y existait déjà en 1683 mais, les documents
n'existant pas avant cette date, il est difficile de retracer l'épopée
industrielle de la localité. On retrouve cependant sur place les traces
d'au moins trois exploitations distinctes datant d'une période comprise
entre le 15ème et le 17ème siècle. En 1764, une enquête réalisée pour
l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche confirme une augmentation de
l'industrie charbonnière à Moignelée. On retrouve cette année-là 19
fosses où l'on tire annuellement 100 charrées de houille ainsi que 10
fosses où l'on tire annuellement 2.700 charrées de charbon de terre.
Outre quelques puits de moindre importance, on retrouvait parmi
celles-ci :
- La fosse d'Arene,
- La fosse Mécanique,
- La fosse de la Machine,
- La fosse aux Chevaux
Au
début du 19ème siècle, plusieurs de ces petites exploitations se
réunirent pour introduire une demande de concession et c'est le 30 mai
1827 qu'un arrêté royal leur accorda une zone d'exploitation de 124
bonniers et 71 perches carrés : la concession de Moignelée. Quelques
années plus tard, en 1855, fut constituée la Société des Charbonnages de
Bonne-Espérance.
Quatre ans plus tard, la concession de Moignelée fut réunie avec celle
de Tamines à la demande de la Société des Charbonnages de la
Basse-Sambre. Cependant, cette société fit faillite quelques années
plus tard et Bonne-Espérance retrouva son indépendance. Le 30 juillet
1888, cette dernière change de dénomination et devient la Société Anonyme du
Charbonnage de Bonne-Espérance.
Celle-ci possède un unique siège pourvu de sept puits dont deux dédiés
à l'extraction, une centrale électrique, une fabrique
d'agglomérés, un atelier mécanique, un triage-lavoir, des bains douches
et des bureaux. Au fil du temps, tout un quartier se construit autour
du charbonnage et on retrouve toujours actuellement des maisons en
ruine autour de l'ancien siège. Doté désormais d'une concession de 184
hectares, le charbonnage emploie 650 ouvriers pour une production
annuelle de 125.000 tonnes de charbon. Après la seconde guerre
mondiale, l'effectif est porté à 850 ouvriers mais la proclamation de
la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier entraîne la fin de la
société qui ferme définitivement ses portes le 1er octobre 1968.