Bien
que son exploitation y soit attestée depuis le 14ème siècle, le charbon
ne fut extrait officiellement sous Dampremy qu'en 1609, année où le
mayeur de la localité, Mr Bertrand Bady, reçu la permission de tirer la
houille. Un siècle plus tard, l'industriel François Sacré découvre une
nouvelle veine qu'il nomme d'après son nom de famille : la veine Sacré.
C'est également à cette époque que Madame Renson se lance dans
l'aventure du charbon après avoir reçu du baron de Ladoz une partie de
ses exploitations sous Dampremy. Dans l'espoir de déhouiller la veine
Sacré, ces deux industriels mirent en commun leurs avoirs et donnèrent
naissance en 1838 à la Société
Anonyme des Charbonnages de Sacré-Madame.
Cette
société possédait une surface exploitable de 265 hectares et était
principalement composée de cayats. Cependant, au fil du temps,
plusieurs fosses commencèrent à prendre de l'importance. On retrouve
parmi celles-ci :
- La fosse Désirée,
- La fosse Ste Elisa,
- La fosse des Piges,
- La fosse Ste Barbe,
- La fosse St Théodore.
Poussée
par une vague d'acquisitions, la société rachète en 1864 le siège de la
Blanchisserie à la Société Anonyme des Charbonnages Réunis de Charleroi
avant de fusionner avec la Société des Charbonnages de Monceau-Bayemont
et Chauw à Roc, anciennement Société Anonyme des Hauts Fourneaux de
Monceau et Charbonnages de Bayemont-Docherie, en 1924. Dotée désormais
d'une concession de 450 hectares, la société réalise un cumul de
production en 1929 de 340.000 tonnes de charbon pour 2.264 ouvriers. La
seconde guerre mondiale met à mal la société qui n'a d'autre choix que
de s'allier avec la Société Anonyme des Charbonnages du Mambourg,
active depuis 1723. Créée sous le nom de Société des Charbonnages du
Mambourg et Bawette, cette structure devint ensuite la Société des
Charbonnages de Lodelinsart avant de fusionner avec plusieurs
charbonnages indépendants de Charleroi et ainsi devenir la Société
Anonyme des Charbonnages Réunis de Charleroi. En 1867, Cette dernière
absorba la Société des Charbonnages du Poirier qui comptait alors trois
sièges : Le St André, le St Louis et le St Charles. Suite à cette
nouvelle acquisition, la société deviendra la Société Anonyme des
Charbonnages Réunis du Mambourg. Suite à l'unification
avec Sacré-Madame, en 1946, le Mambourg deviendra la Société Anonyme des
Charbonnages du Mambourg, Sacré-Madame et Poirier Réunis.
Neuf sièges sont
alors en activité :
- Le siège Saint
André,
- Le siège St
Charles,
- Le siège
Sacré-Français,
- Le siège des
Hamendes,
- Le siège de la
Blanchisserie,
- Le siège N°1 du
Mambourg,
- Le siège N°2 du
Mambourg,
- Le siège
Mécanique,
- Le siège St
Théodore.
Dans
les années 50, plus de 3.500 ouvriers y sont employés pour une
production totale de 670.000 tonnes. Cependant, après la mise en place
de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, une vague de
fermeture intervient.
En 1958, les sièges St André et St Charles
ferment leurs portes, sonnant ainsi la fin de l'ancienne société des
Charbonnages du Poirier. En 1959, c'est au tour du siège Sacré-Français
puis, durant les deux années suivantes, ce sont les sièges de la
Blanchisserie et des Hamendes qui stoppèrent leurs chantiers. À l'aube
des années 70, il ne reste que les sièges St Théodore à Dampremy et N°1
du Mambourg à Charleroi-Nord. Ce dernier ferme malheureusement ses
portes le 31 octobre 1970. Il ne reste alors plus que huit sièges
d'extraction dans le bassin carolorégien. C'est finalement le 31
décembre 1972 que le siège Théodore remonta sa dernière berline de
charbon à la surface, mettant ainsi fin à près de quatre siècles
d'extraction sous Dampremy.