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C'est au 16ème siècle que l'on retrouve les premières traces d'exploitation sous les anciennes communes de Monceau-sur-Sambre, de Roux et de Fontaine-l'Évêque. Situé en profondeur, le charbon est déjà extrait via des puits à échelles le long de la veine nommée Try delle Pairotte mais c'est en 1804 que ces puits modestes prirent de l'importance suite à l'association des différents exploitants avec Charles-Alexandre de Gavre, alors seigneur de Monceau. Cette union donnera naissance à la Société de Monceau-Fontaine. En 1813, cette dernière se voit attribuer une concession de 1.745hectares couvrant les anciennes communes de Monceau-sur-Sambre, Fontaine-l'Évêque, Forchies-la-Marche, Jumet, Marchienne, Landelies, Souvret et Courcelles. La société est officialisée le 9 juin 1836 par acte notarié et avec le soutien de la Société générale pour favoriser l'industrie nationale. Alors que la société Monceau-Fontaine prend déjà de l'ampleur, elle fusionne en février 1852 avec le Charbonnage du Martinet à Roux devenant ainsi la Société Anonyme de Monceau Fontaine et du Martinet. Ce charbonnage, fondé en septembre 1806 possède une concession sous Roux et Jumet de 348 hectares mais n'était composé alors que de puits mineurs. Une extension de la concession sous Anderlues et Fontaine-l'Évêque fut à nouveau accordée le 22avril 1869, portant désormais la surface exploitable à 2.320hectares auxquels viendront s'ajouter les 625hectares des charbonnages de Piéton Centre dont la fusion fut effective en 1874. Cette société, fondée en juin 1830, venait par ailleurs de fusionner avec la Société Charbonnière du Bois des Vallées dont l'exploitation s'étendait sous Carnières et Piéton, jouxtant ainsi les compagnies du bassin du Centre. En 1880, onze communes sont exploitées par la société qui possède à présent près de 3.000hectares de concession pour huit sièges d'extraction répartis comme suit :

- Siège N°3 - en fonction,
- Siège N°4 - en fonction,
- Siège N°10 - en fonction,
- Siège N°11 - en fonction,
- Siège N°12 - en réserve,
- Siège N°14 - en fonction,
- Siège N°16 - en réserve,
- Siège N°17 - en préparation.

Le 8 décembre 1885, Monceau-Fontaine fusionne avec la Société Anonyme du Charbonnage de Forchies, active depuis février 1883 suite à l'apport d'une partie de la concession de la Société Civile de Bascoup. Elle s'intéressa ensuite à la société du charbonnage de Carnières-Sud et Viernoy en vue d'exploiter la concession St Eloi mais suite à la liquidation de ce dernier, en 1890, il fut décidé de partager la zone d'exploitation entre les sociétés d'Anderlues, de Monceau-Fontaine et de Mariemont, le futur siège St Eloi allant à cette dernière. À l'aube du 20ème siècle, un arrêté royal accordera une énième extension de 307hectares sous les anciennes communes de Fontaine-l'Évêque, Leernes, Landelies, Monceau-sur-Sambre et Montigny-le-Tilleul et en 1908 ce sera au tour de la Société Anonyme du Charbonnage de Marchienne de se faire absorber par la Société Anonyme de Monceau-Fontaine et du Martinet qui prend la même année son nom définitif : la Société Anonyme des Charbonnages de Monceau-Fontaine.
Comme cette dernière, le charbonnage de Marchienne résultait lui aussi de la fusion de plusieurs sociétés :

- Les charbonnages de la Réunion (dont la concession fut divisée avec Marcinelle-Nord)
- Les charbonnages des Propriétaires Réunis,
- Les charbonnages de St Martin.

À l'époque de la fusion, seul le charbonnage de la Providence est encore en activité. Il deviendra dès lors le siège N°18 - Parent en hommage à Pierre-Joseph
Parent, un industriel carolorégien.
En 1931, alors que sa concession s'étend déjà sous 18 communes pour une surface totale de 4.083 hectares, Monceau-Fontaine absorbe la Société Anonyme des Charbonnages de Marcinelle-Nord, alors en liquidation et dont la concession possède une superficie de 2.317hectares sous Marchienne-au-Pont, Montigny-le-Tilleul, Mont-sur-Marchienne, Marcinelle, Charleroi, Montignies-sur-Sambre, Couillet, Bouffioulx, Loverval, Acoz, Joncret et Gerpinnes. L'histoire de Marcinelle-Nord remonte à l'apparition des premières industries métallurgiques du sud de la Sambre lorsque Paul-François Joseph Huart introduisit une demande d'exploitation du charbon sous Marcinelle en vue d'alimenter ses forges. En 1830, le charbonnage de Marcinelle, les usines d'Hauchies et les Usines Métallurgiques du Hainaut se regroupent sous la Société Anonyme des Hauts Fourneaux, Usines et Charbonnages de Marcinelle et Couillet.

En 1865, cinq sièges sont en exploitation :

- Le siège N°3 - exhaure,
- Le siège N°5 - exhaure,
- Le siège N°6 - extraction et aérage
- le siège N°10 - extraction et aérage,
- Le siège N°12 - extraction et aérage.

Tout ces puits sont reliés par des voies ferrées à petite section dont la ligne se prolonge jusqu'au triage-lavoir central, siège de l'ancien charbonnage N°8, dont la zone comprend également le parc à bois ainsi que les ateliers généraux et les magasins.
Le 27 juillet 1882, cette société mis la main sur la concession des Fiestaux qui, outre son siège Ste Marie, possédait encore huit anciens sièges abandonnés. Deux ans plus tard, elle reprendra la seconde partie des Charbonnages de la Réunion soit 922hectares supplémentaires dont le siège Conception était le principal siège d'extraction. En 1906, la Société Anonyme des Hauts Fourneaux, Usines et Charbonnages de Marcinelle et Couillet est déclarée en faillite et la section des charbonnages devient indépendante sous l'appellation de la Société Anonyme des Charbonnages de Marcinelle-Nord. Lors de la fusion avec Monceau-Fontaine, cinq sièges sont en activité :

- Le siège N°4 des Fiestaux (futur N°24 MF),
- Le siège N°5 Blanchisserie (futur Péchon - N°25 MF),
- Le siège N°10 Cerisier (futur N°23 MF),
- Le siège N°11 (futur N°21 MF),
- Le siège N°12 (futur N°22 MF).

Au lendemain de la première guerre mondiale est mis en service le siège N°19 Bas-Long-Prés. Situé à Marchienne-au-Pont, celui-ci devient rapidement l'un des sièges principaux de la société et en était également le plus profond avec ses 1455 mètres de profondeur.
En 1939, le cumul de production des sièges de la société atteint les 2.060.300 tonnes de charbon net, soit 6,9% du total national. Cette incroyable production baissa cependant durant la seconde guerre mondiale avant de remonter après l'armistice. En 1947, Monceau-Fontaine fusionne avec la Société Anonyme des Charbonnages du Nord de Charleroi, un autre regroupement de charbonnages dont la concession la plus importante, celle de Sart-lez-Moulin, fut concédée par Napoleon 1er le 30 septembre 1805. Cependant, lors de la fusion avec Monceau-Fontaine, seuls ses sièges N°3 et N°6 Joseph Périer restent en activité. Après 1950, diverses acquisitions mineures portent la superficie de la concession à 7.260hectares s'étendant sous 25 communes.

La production est assurée par douze sièges dont voici la liste :

- Le siège N°3 du Nord de Charleroi,
- Le siège N°4 Martinet,
- Le siège N°6 Joseph Périer,
- Le siège N°8,
- Le siège N°10,
- Le siège N°14,
- Le siège N°17 Bois des Vallées,
- Le siège N°18 Parent,
- Le siège N°19 Bas-Longs-Prés,
- Le siège N°23 Cerisier,
- Le siège N°24 Fiestaux,
- Le siège N°25 Péchon.

Outre ses sièges de production, la société possède également un bureau central à Monceau-sur-Sambre, un atelier central à Forchies (sur le siège N°10), une centrale électrique à Marchienne-au-Pont ainsi que trois triages-lavoirs centraux à Monceau, Marcinelle et Courcelles. La société est si immense que la distance entre les deux installations les plus éloignées est de 16,8km.
En 1970, Monceau-Fontaine produit encore 6,5% du total de production belge bien que le cumul des sièges encore en activité n'est plus que de 739.000 tonnes de charbon. Après avoir été gérée par la Société Générale de Belgique, Monceau-Fontaine entre dans le groupe Brederode mais les fermetures de puits, motivées par la proclamation de la Communauté Européenne du Charbon et de l'acier, s'accélèrent et le 31 mars 1980, le siège N°17 Bois des Vallées ferme définitivement ses portes, sonnant la fin de cette grande société. Actuellement, il reste peu de vestiges de cette épopée. Les chevalements du siège N°25 sont toujours debout en 2020 ainsi que le chevalement du siège N°3 de Monceau-Fontaine. Les grands bureaux sont aujourd'hui occupés par une association et quelques bâtiments sont encore visibles sur l'ancien site du Martinet. Les ateliers centraux sont également toujours debout et sont aujourd'hui occupés par un ferrailleur.

Je remercie Xavier pour ses magnifiques vues au drone !

      Reportage sur le siège du N°3 de la S.A. de Monceau-Fontaine, aussi nommé : Petit-Martinet.

      Reportage sur les vestiges du Martinet, le N°4 de Monceau-Fontaine.

      Reportage sur le siège N°25 dit " le Péchon".

      Galerie contenant un reportage sur les vestiges de la centrale électrique de la société ainsi que sur les archives récupérées sur place.

      Galerie contenant les petits vestiges ainsi que les bornes de puits de la société.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont