Au
milieu du 19ème siècle, de nombreux sondages sont réalisés à l'ouest de
Lens dans le but de délimiter le bassin houiller du Nord-Pas de Calais.
La présence de charbon dans la région était déjà avérée grâce aux
exploitations du Boulonnais, actives depuis la fin du 17ème siècle,
mais on perdait sa trace suite à une zone d'affleurement située à l'est
d'Hermelinghen. En 1852, une veine de houille est découverte par
messieurs Boucher et Lacretelle, deux ingénieurs des mines, qui
introduisent dans la foulée une demande de concession dans la région
d'Auchel, Marles et Lilliers. Pour subvenir financièrement aux premiers
travaux de fonçage, les deux hommes font appels aux capitaux d'Emile
Rainbeau, l'un des principaux propriétaires des mines du Grand-Hornu.
Une
fois accordée, cette demande donna naissance à un traité entre les
trois protagonistes qui mena à la création de deux sociétés distinctes
:
- la Compagnie des
Mines de Houille de Lillers,
- la Société
Civile des Propriétaires de 30 % des Bénéfices Nets des Mines de Lillers.
La
zone d'exploitation de 2.990 hectares est finalement accordée le 29
décembre 1855 et les deux sociétés sont dès lors réunies sous le nom de
Compagnie des Mines
de Marles.
Un premier puits est rapidement mis en chantier mais de nombreuses
venues d'eau entraîne son effondrement. Le fonçage du second puits de
la société aura plus de succès et c'est en 1857 que les premières
berlines remontent à la surface. La société prend vite de l'ampleur et
entre 1862 et 1864, l'extraction moyenne annuelle est de 64.738 tonnes
pour un bénéfice de 201.776 francs français. Cet essor prend
malheureusement fin dans la nuit du 2 mai 1866 lorsque le cuvelage du
puits N°2 s'effondre, entraînant avec lui l'éboulement d'une grande
partie des chantiers. La production continue cependant grâce au puits
St Firmin, un troisième puits mis en service deux ans auparavant et en
quelques années, la production atteint de nouveaux records. En 1907, la
société entreprend le déblaiement du puits n°2, effondré 41ans plus
tôt. L'entreprise est un succès mais le siège N°2 ne recommença à
extraire qu'en 1917.
À l'aube du premier conflit mondial, la
compagnie produit plus d'un million de tonnes de charbon pour un
effectif de 6.238 ouvriers répartis sur cinq sièges :
- le siège N°3/3bis St Firmin/ St Abel,
- le siège N°4/4bis St Emile,
- le siège N°5/5bis St Agustin,
- le siège N°6,
- le siège N°7.
L'entrée
en guerre de la France fait chuter lourdement l'effectif de la société
qui voit sa production baisser de manière inquiétante. Cependant, une
fois la paix revenue, l'arrivée en masse d'ouvriers polonais permet aux
mines de Marles de progresser de manière fulgurante. En 1925, la
société rachète la Compagnie des Mines de Ferfay-Cauchy qui voit une
partie de ses puits associés aux différents sièges de Marles. Le puits
N°1 Montebello devient ainsi le puits 4 ter des mines de Marles et les
puits 4 et 4 bis de Ferfay deviennent les puits 7 bis et 7 ter des
mines de Marles. Dans les années trente, la production atteint les
3.300.000 tonnes de charbon mais avant le déclenchement de la seconde
guerre mondiale, la production commence à baisser de manière
inquiétante. Après la libération, les mines sont nationalisées et les
Mines de Marles sont associées à la Compagnie des mines de
Ligny-les-Aire ainsi qu'à la Compagnie des mines de la Clarence et aux
mines du Boulonnais sous le nom de Groupe d'Auchel.
Une nouvelle machine d'extraction de 4.200 CV permettant de remonter
six tonnes de charbon à la minute est alors construite au siège N°2 qui
devient dès lors le siège central du groupe. La baisse de production
d'avant guerre se confirme de plus en plus et, dès les années soixante,
les géologues constatent un épuisement presque total des veines
profondes. Les différents sièges sont progressivement mis à l'arrêt et
c'est finalement le 29 mars 1974 que la dernière berline est remontée
au siège N°2.
En 1979, le chevalement et la machine d'extraction
du siège central furent rachetés par la commune de Marles qui décide de
les intégrer à un parcours muséal. L'ensemble est aujourd'hui classé à
l'inventaire des monuments historiques.