Au
16ème siècle, on dénombre plusieurs bures importants dans la région sud
de Montegnée. Parmi ceux-ci on retrouve notamment les sièges du Petit
Corbeau, l'Agace et le Gosson. L'origine exacte de ces puits reste
floue mais l'association de ces deux derniers entraîna, en juillet
1791, l'introduction d'une demande de concession et la création de la Société Charbonnière de
Gosson et l'Agace.
Cette société civile prend rapidement de l'importance et on y dénombre
déjà à cette époque plus de 400 ouvriers. Le 10 avril 1811, une
nouvelle demande de concession fut introduite mais la chute de Napoléon
en 1815 entraîna de grands bouleversements politiques, la Belgique
passant désormais sous domination hollandaise. Ce n'est qu'en 1824 que
la demande fut approuvée. D'une surface de 83 hectares, cette extension
sera accompagnée par l'acquisition de deux bures voisins: le Hauzeur et
le Chantraine. Par la suite une seconde demande de concession permit à
la société d'obtenir une superficie supplémentaire de 247hectares,
permettant ainsi au Gosson-l'Agace de devenir un acteur de premier plan
dans l'industrie charbonnière du bassin liégeois. En 1838, 2333
personnes y travaillent pour un cumul de 20.300 tonnes par an. Après la
fermeture du bure Gosson, le bure l'Agace, devenu Lagasse, fut
modernisé, ces installations étant dorénavant composées comme suit :
- un puits d'extration,
- une cheminée d'aérage,
- une machine d'extraction,
- un treuil,
- trois machines d'exhaure.
En
1839, la modernisation du siège Chantraine est terminée et, dès 1840,
celui-ci entre en production. En juillet 1859, la société adoptera un
nouveau statut et devint ainsi la Société Anonyme des Charbonnages de
Gosson-Lagasse. Dans les années qui suivirent, de nouveaux puits furent
foncés et les sièges furent réorganisés. Le Gosson N°1 est composé
alors des puits N°1 dit "le Vaillant", N°4 et Lagasse, renommé N°5 et
destiné désormais à l'aérage. Le Gosson N°2 est quant à lui composé des
puits N°2 et N°3 (anciennement bure Hauzeur).
Le
Gosson-Lagasse n'est pas la seule société charbonnière dans la région.
À l'est de Montegnée, à Tilleur, on retrouve la Société Anonyme des
Charbonnages du Horloz, une société fondée par la famille Braconier et
qui possédait à ses débuts trois puits d'exploitation :
- le Vieux Horloz,
- le Bonnet,
- le Murébure.
Ce dernier, dépendant du Vieux Horloz, fut le théâtre en avril 1839
d'un coup de grisou qui causa la mort de 55 mineurs.
Le
puits du Bonnet, actif depuis le 15ème siècle, devient quant à lui un
très important siège d'exploitation mais il ferma ses portes en 1930.
Quatre ans plus tard, Frédéric braconier fut autorisé à construire une
liaison ferroviaire entre le siège du Vieux Horloz et le port
charbonnier. L'unique siège fut par la suite modernisé à grands frais
et, en 1873, fut inauguré le nouveau siège du Horloz, un siège
d'exploitation moderne comprenant un puits d'extraction, un triage, des
locaux divers, des écuries et, dès 1880, des fours à coke.
En
1930, le Horloz, dont l'activité était interrompue suite à la grève de
1929, fusionnera avec la Société Anonyme des Charbonnages de la Haye,
une société active depuis 1808, bien que son origine soit probablement
antérieure. Possédant à sa création les sièges Champay et Nouvelle Haye
(anciennement Bois Mayette), la société se dota par la suite d'un siège
moderne, le Piron. La vie de cette exploitation fut malheureusement
très brève, ses chantiers étant interrompus dès 1930 suite à la crise
économique. En janvier 1931, la Société Anonyme des Charbonnages de La
Haye-Horloz fusionnera avec la Société Anonyme des Charbonnages de
Gosson-Lagasse pour former la Société
Anonyme des Charbonnages du Gosson, La Haye et Horloz Réunis.
Deux sièges font leur entrée dans la concession du Gosson :
- le Siège de la Haye (anciennement Nouvelle Haye),
- le siège du Horloz (anciennement Vieux Horloz).
Ce
dernier fut relié quelques années plus tard par un tunnel de près d'un
kilomètre débouchant au siège N°2 du Gosson. Quant au siège de La Haye,
il fut définitivement fermé en 1934, suite à une multitude de
difficultés rencontrées dans le gisement.
Le 25 mai 1954, le
Gosson fusionne avec La Société Anonyme des Charbonnages des Kessales,
une société mise en liquidation quelques mois plus tôt et dont la
concession s'étend sur 1519 hectares. Active depuis 1827, celle-ci
possédait deux sièges à ses débuts :
- le siège des Bons Buveurs,
- le siège Romarin-Kessales.
La
situation de ces sièges, situés en bord de Meuse favorisa grandement
l'expansion de la société qui devient une société anonyme en 1866 avant
d'absorber les houillères des Artistes, de Baldaz-Lalore et de Xhorré
en 1891. En 1924, la société fusionne avec la Société Anonyme des
Charbonnages Réunis de la Concorde, une société ayant auparavant
absorbé les Houillères des Grands Makets et du Corbeau qui faisait
partie des tout premiers bures de la région de Montegnée.
La Société Anonyme
des Charbonnages de Gosson-Kessales possède désormais sept
sièges d'exploitation :
- le siège Gosson
N°1,
- le siège Gosson
N°2,
- le siège du
Horloz (devenu le Gosson N°3),
- le siège des
Grands Makets,
- le siège des
Kessales,
- le siège des
Bons Buveurs,
- le siège Xhorré.
Malheureusement
la société va mal et en 1950, le siège Xhorré ferma ses portes
accompagné du siège des Bons Buveurs en 1956, des Grands Makets en 1958
et du siège des Kessales la même année. En 1959, les siège N°1 et N°3
du
Gosson ferment à leur tour, la société voulant se concentrer sur son
siège N°2. Hélas, ce dernier mit lui aussi fin à ses chantiers le 29
janvier 1966.