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Les débuts de l'industrie charbonnière à Oupeye datent du milieu du 15ème siècle. À cette époque, divers sondages et petits bures fleurissent un peu partout dans la région mais l'approfondissement de certains de ces puits engendra un problème bien connu dans le bassin liégeois : les venues d'eau. La solution fut apportée en 1622 par une galerie d'écoulement nommée areine Noppis (du nom de son fondateur Jean Noppis).
Cet ouvrage drainant assécha une quinzaine d'exploitations problématiques et permit à la zone de prospérer. À la fin du 18ème siècle, de nouveaux sondages furent effectués à Oupeye, Vivegnis, Hallembaye, Heure-le-Romain, Hermée et Lixhe. Bien que relativement anecdotiques en comparaison à d'autres charbonnages du bassin, certains bures résultants de ces sondages sont encore connus de nos jours. Les plus importants étant ceux-ci :

- Bure Biquet-Sacrement,
- Bure du Vix Beûr,
- Bure Haute Voie,
- Bure de l'Hallembaye,
- Bure d'Heure,
- Bure Biquet.

Dans l'espoir d'étendre les chantiers d'exploitation de ce dernier, le sieur Graillet introduisit une demande de concession auprès des autorités. Accordée en 1813, la concession Biquet passe rapidement entre les mains des Saroléa, une puissante famille d'industriels déjà active dans la houillère de Cheratte et dont le château situé le long de la rue de Visé, racheté en 1643 au roi d'Espagne, porte toujours le monogramme. Modernisée, la houillère Biquet commença à prospérer et sa concession fut étendue en 1854 et en 1857, devenant ainsi le charbonnage le plus important de la zone. En 1861, Biquet fusionne avec la houillère Gorée et Bonaventure dont la concession date de 1828. Cette fusion entraîne la création de la Société Civile des Houillères de Biquet-Gorée et c'est sur la concession née de cette fusion que fut construit le siège Pieter. 
Établi le long du tracé de l'areine Noppis, ce petit siège d'une profondeur de 208mètre écoulait sa production localement jusqu'au creusement d'une petite galerie débouchant dans la vallée 65 mètres plus bas permettant ainsi à la société d'exporter son charbon via un quai d'embarquement situé sur le canal Liège-Maastricht. À l'aube du 20ème siècle, Biquet-Gorée changea de dénomination pour devenir la Société Anonyme des Charbonnages d'Oupeye. Cependant, le gisement s'appauvrit de manière inquiétante et en quelques années, la situation devient irrémédiable.
Au début de la première guerre mondiale, la production devient sporadique et c'est finalement en 1917 que les chantiers sont mis à l'arrêt. La concession sera quant à elle abandonnée en 1920 et ne fut jamais reprise par la suite.

      Reportage sur les vestiges de la S.A. des Charbonnages d'Oupeye.
Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont