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France - Bassin du Nord

Mines et carrières
Charbon


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Ostricourt Meurchin


La Compagnie des Mines d'Ostricourt



En février 1855, après de nombreuses recherches, Émile Vuillemin fait part à la préfecture du Nord de la possibilité d'un prolongement du bassin houiller encore inconnu au nord des sociétés de l'Escarpelle et de Dourges. Pour confirmer ses dires, ce dernier fonde une société de recherches et entreprend plusieurs sondages à Ostricourt et à Râches puis sur d'autres points d'intérêt où il soupçonne la présence de charbon. Une veine de houille est finalement découverte le 6 juillet 1955 à Ostricourt et le 22 novembre de la même année, Vuillemin créé la Société Charbonnière Douaisienne. Ce n'est qu'une fois sa concession obtenue que la société prit le nom de Compagnie des Mines d'Ostricourt.
En juillet 1856, une première fosse est ouverte à Oignies mais, suite à de nombreuses venues d'eau, une machine à feu est installée sur le siège. Celle-ci permet d'augmenter la profondeur du puits et de débuter l'exploitation de charbon maigre mais, à 265 mètres de profondeur, les mineurs tombent sur une poche d'eau sulfurée qui les oblige à suspendre régulièrement les chantiers. La mauvaise qualité du charbon et les divers incidents liés à ce puits amènent la compagnie à stopper les travaux sur cette fosse et de concentrer ses efforts sur l'exploitation du siège N°2 nommé Henri Charvet, en hommage à l'administrateur des mines d'Ostricourt, dont le fonçage fut commencé en 1860. Hélas, de nouvelles venues d'eaux, avoisinant les 300 hectolitres par heure, inondent le puits qui ne sera asséché qu'après l'installation d'une puissante pompe louée aux mines de Meurchin. En 1863, une fois le terrain houiller atteint, la mine entre enfin en production mais acquiert rapidement une réputation de mine gizouteuse, réputation qui se confirme en février 1868 après l'explosion d'une poche de gaz qui tua sur le coup quatre mineurs. Cet incident pousse la compagnie à entreprendre en 1884 le fonçage d'un troisième puits destiné à l'aérage de la fosse N°2. En 1897, un quatrième puits est foncé à Carvin mais ce dernier n'entra en production qu'au début du 20ème siècle. À cette époque, 200.000 tonnes de charbon sont produites chaque année avec un effectif composé de 892 hommes, 24 femmes et 152 enfants. Après la remise en fonction de la fosse N°1, en 1901, et la construction de deux nouveaux sièges, en 1906 et 1907, la production explose pour atteindre finalement les 600.000 tonnes avant le premier conflit mondial.

Lors de l'entrée en guerre de la France, six fosses sont en activité et une septième est en cours de fonçage :

- la fosse N°1 - Auguste Dupire
- la fosse N°2 - Henri Charvet
- la fosse N°3
- la fosse N°4 - Maurice Tilloy
- la fosse N°5 - Henri Buchet
- la fosse N°6 - Charles Tilloy
- la fosse N°7/7bis - Alphonse Lecocq

À la libération, toutes les installations de la société y compris ses quatre lavoirs et son usine à briquettes sont dévastées. Il ne reste plus que 707 ouvriers pour toute la compagnie mais, petit à petit, cette dernière va renaître de ses cendres et, dès le début des années trente, tous les sièges sont à nouveau en fonction. Au début des années quarante, la production atteint les 1.270.000 tonnes pour près de 6.000 ouvriers. Après la guerre, les mines françaises sont nationalisées et le Groupe de Oignies est créé grâce à la fusion de trois sociétés  environnantes :

- la Compagnie des mines de Dourges,
- la Compagnie des mines d'Ostricourt,
- la Compagnie des mines de Carvin.

Suite à ce remaniement, la fosse N°2 devient un siège de concentration pour les fosses N°1,N°3,N°5 et N°6, les fosses N°4 et N°7 étant quant à elles reliées au siège 8/8bis des mines de Dourges, à Évin-Malmaison. Entre 1947 et 1950, le siège N°2 est modernisé et équipé d'un criblage, d'une usine à boulets, d'un nouveau lavoir ainsi que de la plus puissante machine d'extraction à vapeur de France. Dans les années 60, la majorité des sièges ferment leurs portes et au début des années 70, seuls subsistent les fosses N°2 et N°4, la majorité de la production du groupe étant désormais centralisée sur le nouveau siège N°10, situé à Dourges. En 1975, le démantèlement des chantiers commence et une grande partie du matériel est remontée via la fosse N°4 tandis que l'extraction continue sur le siège N°2. En 1976, cette dernière ferme cependant ses portes, sonnant le glas de l'histoire extractive des mines d'Ostricourt.

      Reportage sur la splendide machine d'extraction du puits N°2 des Mines d'Ostricourt.

      Reportage les bornes de puits de la compagnie des Mines d'Ostricourt.


Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont