Au
milieu du 19ème siècle, Jacques Louis Adrien Aubé de Bracquemont,
ingénieur et administrateur de la Compagnie des Mines de Vicoigne, émet
l'idée que le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais ne s'arrête pas à
Douai. Ce dernier propose dès lors de mener des sondages à l'ouest de
Lens et c'est en juillet 1850 que sera réalisé les premières
recherches. Le prolongement du bassin est découvert dès les premiers
jours de septembre 1850 et c'est dans les mois qui suivirent que
Vicoigne décide de réaliser six nouveaux sondages fructueux à Nœux,
Sains-en-Gohelle, Hersin, Annequin, Hesdigneul et Béthune. Ces
résultats positifs permet à la Compagnie des Mines de Vicoigne
d'obtenir la concession de Nœux et, en avril 1851, cette dernière
décide de créer la Compagnie
des mines de Nœux.
La première fosse entre en fonction la même année après avoir été
équipée d'une machine d'épuisement, d'un ventilateur ainsi que d'un
petit chevalement. Elle deviendra, dès 1853, la mine de houille grasse
la plus rentable du nouveau bassin. Devant le succès indéniable du
premier siège, la société, renommée Compagnie des Mines de
Vicoigne-Nœux,
met en chantier un second site de production dès le printemps 1854. Le
succès est à nouveau au rendez-vous et, pour écouler une production de
plus en plus abondante, la direction fait construire une liaison
ferroviaire à destination de la gare de Béthune puis vers le canal de
Beuvry où le charbon peut transiter vers le canal Dunkerque-Escaut.
quatre nouvelles fosses seront construites entre 1863 et 1887, la
compagnie atteignant cette même année un cumul de production de 940.000
tonnes de charbon.
À l'aube du 20ème siècle, 3.950 hommes,
820 enfants et 222 femmes travaillent pour la compagnie. Durant les
années suivantes, cette dernière se modernise considérablement et
complète son infrastructure avec un triage-lavoir ainsi que
d'importantes installations électriques. Outre ces annexes, la
Compagnie des mines de Vicoigne-Nœux continue également à étendre ses
chantiers et en, à la veille du conflit mondial, cette dernière possède
19 puits en activité dont voici la liste :
- fosse 1 / 1bis - fosse de Bracquemont,
- fosse 2 / 2bis - fosse d'Hersin,
- fosse 3 / 3bis - fosse Édouard Parsy,
- fosse 4 / 4bis - fosse Comines de Marsilly,
- fosse 5 / 5bis - fosse Louis Wallerand,
- fosse 6 / 6bis - fosse Louis Davaine,
- fosse 7 / 7bis - fosse Louis Bonnel,
- fosse 8 / 8bis / 8ter - fosse Léon Renard,
- fosse 9 / 9bis - fosse Warenghien.
Les
puits 10, 10 bis et 11 sont mis en chantiers à cette époque mais
l'entrée en guerre de la France ralentit considérablement les travaux.
La compagnie sera bombardée à plusieurs reprises mais parvient malgré
tout à garder une production satisfaisante. Après l'inauguration de la
fosse 10 / 10bis, les travaux de creusement du puits 11 s'accélèrent.
Ce dernier entre en production en 1920 et sera rapidement couplé avec
l'ancien puits 8ter, renommé pour l'occasion puits 11bis. Profond de
305mètres, ce dernier assure l'aérage des chantiers situés au nord de
la concession. En 1921, l'extraction du charbon s'arrête sur le siège 9
/ 9bis qui sera par la suite reconvertit pour l'aérage. En mars 1925,
la compagnie absorbe les concessions de Vimy-Fresnoy et de Drocourt
permettant ainsi d'étendre sa zone d'exploitation de plus de 5.700
hectares. Elle procéda ensuite à la fermeture définitive du siège 10 /
10bis ainsi que du puits N°1 qui sera remblayé en 1938. Durant cette
période, la société modernise une fois de plus ses installations
annexes qui sont désormais composées d'une centrale électrique, de sept
presses à boulets, de deux presses à briquettes, de trois ateliers de
lavage ainsi que d'un quai sur le canal de Beuvry. 10.589 ouvriers y
travaillent dont 6.717 au fond. En 1939 débute le fonçage du puits N°12
mais l'arrivée des Allemands entraîne l'arrêt des travaux qui seront
définitivement abandonnés sans avoir atteint le gisement houiller.
En 1946, les mines françaises sont nationalisées et les mines de Nœux
intègrent le Groupe
de Béthune, une nouvelle structure composée comme ceci :
- la Compagnie des mines de Béthune, - la Compagnie
des mines de Nœux, - la Compagnie de
Gouy-Servins et Fresnicourt Réunis.
La
Compagnie des Mines de Vicoigne est dès lors détachée des mines de Nœux
et intègre le Groupe de Valenciennes avec Anzin, Douchy, Marly,
Thivencelle et Crespin. En 1947 est construit le siège 13 / 13bis, une
fosse destinée à concentrer les exploitations restantes des mines de
Nœux. Cette nouvelle installation mis dès lors fin à l'extraction des
autres sièges qui furent en majorité reconvertis pour l'aérage et pour
le transport. Les puits 5, 5bis, 9, 9bis et 11 fermeront durant la
décennie suivante, bientôt suivis par la majorité des autres fosses
dans les années 60. Durant les dernières années de sa vie, la Compagnie
des mines de Nœux ne possède plus que son siège 13 /13bis ainsi que les
puits 7 et 11bis qui assurent son aérage. Les mesures de récession
imposées par l'État mènent cependant à l'arrêt progressif de ces
dernières installations qui fermeront définitivement le 24 mars 1972.
Par la suite, la très grande majorité des installations furent démolies
à l'exception de quelques bâtiments ainsi que du chevalement de type
portique du puits N°13 qui sera démonté et replacé sur le puits N°9 de
la Compagnie des mines de l'Escarpelle, endroit où il se trouve
toujours de nos jours.
Reportage sur le siège de la Fosse N°1 ainsi que sur
les bornes de puits de la Compagnie des Mines de Noeux.
Copyright (c) / Photos by Nicolas
Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont