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France - Bassin Lorrain

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Les mines de Hayange



Les plus anciennes traces d'exploitation du fer dans le bassin de Longwy-Briey-Thionville remontent à l'époque romaine mais c'est véritablement au 12ème siècle que la première mine souterraine fut ouverte par le comte de Bar, l'extraction du minerai étant alors destinée à alimenter les premières forges de Hayange, construites en 1323. Le gisement ferreux lorrain permet à la sidérurgie de se développer rapidement mais, à l'issue de la guerre de trente ans (1618-1648), seules deux usines sont encore en fonction :

- la fonderie Rodolphe,
- la fonderie Marolles.

L'arrivée dans la région de Jean-Martin Wendel, en 1704, permet cependant à l'industrie locale de se relever et de passer du stade artisanal au stade industriel.
De nouvelles recherches sont alors entreprises par ce dernier afin de délimiter les contours du bassin et la structure du gisement qui se divise en neuf couches distinctes divisées en deux catégories, toutes deux formées durant le Jurassique Moyen, entre le Toarcien et l'Aalénien :

- Zone calcaire :

    - la rouge supérieure,
    - la rouge moyenne,
    - la rouge principale,
    - la jaune sauvage,
    - la jaune principale,
    - la grise.

- Zone silicieuse :

    - la brune,
    - la noire,
    - la verte.

Le gisement est composé de minette, un minerai possédant une teneur en fer comprise entre 28 et 34 % ainsi qu'une teneur en phosphore comprise entre 0,5 et 1%. Étalé sur près de 40 kilomètres et possédant une réserve estimée à six milliards de tonnes de minerai, le gisement Lorrain est rapidement considéré comme l'un des principaux centre d'exploitation au monde. L'industrialisation de la Lorraine s'accentue considérablement au cours du 18ème siècle mais, lors de la révolution française, les différentes entreprises liées à la famille de Wendel sont saisies et revendues à un certain Louis Gandthil qui finit par perdre ses nouvelles possessions au bénéfice de l'État qui remettra les forges en vente en 1803. Rachetées par François de Wendel, les différentes installations furent par la suite modernisées et améliorées grâce notamment à la mécanisation et à l'arrivée des premières machines à vapeur. Les successeurs de François de Wendel, Théodore de Gargan et Charles de Wendel, continuèrent par la suite à innover dans le secteur métallurgique et minier, faisant ainsi de Hayange le principal centre sidérurgique de France. En 1871 est créée la Société des Petits-fils de François de Wendel et Cie, une société tentaculaire qui permit aux de Wendel d'investir dans d'autres contrées, principalement dans la Ruhr ainsi que dans les houillères de Stiring qui allaient devenir la principale source de charbon de Lorraine. C'est également à cette époque que les de Wendel mettent la main sur plusieurs exploitations de la région d'Hayange et de la vallée de Sainte Neige dont les mines de Moyeuvre-Grande et de Froidcul qui fusionnèrent en 1895. Durant la première guerre mondiale, les mines sont saisies par les Allemands qui enrôlent des prisonniers russes dans les différents chantiers. Une fois la paix revenue, une pénurie de main d'oeuvre fera baisser dangereusement la production jusqu'au début des années vingt et l'arrivée de nombreux immigrés italiens et polonais. En 1923, la société met la main sur de nouvelles exploitations, toutes réunies au sein de la mine de Hayange.

Cette gigantesque exploitation est désormais composée comme ceci :


- mine Karl Lueg,
- mine de Moyeuvre Petite,
- mine de Moyeuvre Grande,
- mine de Froidcul,
- mine Franchepré,
- mine de Havange,
- mine de Jœuf,
- mine de Rosselange,
- mine Sainte Barbe.

La crise économique des années trente met à mal la société qui fut obligée de licencier une partie de son personnel. L'entrée en guerre de la France n'arrange pas les choses et, dès le début du conflit, l'intégralité des sites de Wendel sont réquisitionnés par les Allemands, la mine de Hayange devenant dès lors la propriété d'Hermann Goering. Au lendemain de la guerre, les différentes industries seront rendues aux de Wendel. La proclamation en avril 1951 de la Communauté du Charbon et de l'Acier profite grandement aux mines de fer de Lorraine qui connaissent un âge d'or pendant près d'une décennie. Le matériel est modernisé et la mécanisation s'accentue encore faisant monter la production de 18 tonnes en 1953 à plus de 62 tonnes au début des années 60. En outre, une attention toute particulière est accordée à la sécurité des mineurs dont les accidents passent de 42 en 1953 à 19 en 1961. Les années soixante sonnent cependant la fin des années glorieuses, le minerai lorrain étant progressivement remplacé par du minerai de meilleur qualité provenant d'exploitations étrangères notamment suédoises, qui possèdent une teneur en fer comprise entre 50 et 60%. L'importation de minerai étranger provoque également un désintérêt progressif des installations sidérurgiques situées dans les terres au profit d'installations côtières comme celles de Fos-sur-mer.  Pour résister à cette crise, les différentes exploitations du bassin s'associent au sein de Lormines qui devient plus tard la Société Des Mines Sacilor-Lormines suite à la nationalisation des entreprises de Wendel. Cette concentration ne permet cependant pas aux différentes exploitations de se relever financièrement et, entre 1977 et 1984, 17 sièges fermeront leurs portes. Hayange continue à produire sporadiquement avant de fermer à son tour, le 19 février 1988. C'est à la même époque que l'Association Mémoire ouvrière des mines de fer de Lorraine (Amomferlor) obtient le site d'une ancienne exploitation à flanc de coteau de la vallée de Sainte Neige nommée mine d'Hamévillers. Plusieurs galeries furent ainsi rénovées et réexploitées dans un cadre muséal sous le nom de l'Écomusée des mines de fer de Lorraine, un lieu de mémoire incontournable si vous passez dans la région.

Écomusée des mines de fer de Lorraine
Rue du Musée, 2
57700 Neufchef
http://www.musee-minesdefer-lorraine.com/

      Petit reportage sur les installations de surface des mines de Hayange.

      Visite de la mine d'Hamévillers, reconvertie en musée sous le nom de Mine de Neufchef.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont