À
la fin du 19ème siècle, le développement sidérurgique de la Lorraine
entraîne une vague de sondage dans les riches gisements ferreux situés
au sud du Luxembourg. Ces recherches mènent rapidement à la découverte
d'un vaste gisement sous Tucquegnieux et c'est en mars 1899 qu'une
concession sous cette localité sera accordée aux aciéries de Longwy. La
Société des Mines
de Fer du Nord-Est
sera créée la même année et c'est entre 1900 et 1907 que seront fonçés
les deux puits du siège de Tucquegnieux, siège qui sera nommé Eugène
Roy quelques années plus tard, en hommage au directeur général des
Aciéries de Longwy. La mine prend rapidement de l'ampleur et dans les
années 20, celle-ci se modernise et s'équipe d'un concasseur, d'un
criblage ainsi que de nouvelles pompes pour assécher les chantiers.
Cependant, cet essor s'estompera au début des années 30 suite à la
crise économique mondiale.
Durant la seconde moitié des années
30, la production baisse dangereusement et la société doit se séparer
d'une partie de son personnel qui seront en partie réembauchés dans les
aciéries de Longwy. Au début de la seconde guerre mondiale, les pompes
d'exhaure seront arrêtées afin de noyer intégralement la mine qui ne
put reprendre du service qu'en juillet 1941, sous contrôle allemand.
Une fois la paix revenue, la production remonte, Eugène Roy et les
autres mines de fer de la région faisant passer la France au second
rang mondial des producteurs de minerais de fer, juste après l'URSS.
C'est à cette époque qu'Eugène Roy réalise une connection souterraine
avec le siège voisin de Mairy, une mine appartenant à ses débuts à la
société des Hauts Fourneaux de Pont-à-Mousson dont la production sera
désormais remontée via Tucquegnieux. À partir des années 60, l'achat de
minerais lorrains sera peu à peu abandonné au profit de minerais
étrangers, meilleurs marché et possédant une plus grande teneur en fer,
ce qui mènera au déclin de cette industrie dans l'est de la France. Un
vaste plan de fermeture est mis en place par les autorités et, malgré
de vives critiques provenant du monde ouvrier, les mines de fer de la
région ferment une à une leurs portes dans les années suivantes et
c'est finalement le 1er avril 1986 que le siège Eugène Roy sera
abandonné. Par la suite, l'ancien siège sera en grande partie démoli à
l'exception de quelques bâtiments qui accueillent aujourd'hui diverses
entreprises locales.