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Les Salines d'Einville



Au début du 19ème siècle, la découverte d'une source d'eau salée à Einville-au-Jard provoque une campagne de sondage qui débouche rapidement sur la découverte d'un gisement salifère à quelques dizaines de mètres de profondeur. En 1871, deux salines s'implantent dans les environs :

- La saline St Laurent alors gérée par la société Colombier, dont la concession s'étend sur 1089 hectares,
- La saline Ste Marie alors gérée par la société Hannezo, dont la concession s'étend sur 720 hectares.

La Saline Ste Marie commence à produire en 1874, le sel étant remonté par injection d'eau dans le sous-sol puis par pompage avant d'être séché dans des salles d'évaporation. Ce procédé permet alors à la société de récolter 7.000 tonnes de sel par an. Dès le début de l'exploitation, une jonction fut construite sur le canal de la Marne, permettant ainsi l'exportation des produits et l'importation du combustible.
En 1887, la saline St Laurent commence elle aussi à produire son sel. Exploitée par un puits, le sel gemme est extrait dans des chambres de dix à quinze mètres de large avant d'être expédié vers la soudière Solvay de Dombasle. Avant la première guerre mondiale, cette mine produira 8.500 tonnes de sel ignigène ainsi que 48.000 tonnes de sel gemme par an avec un effectif de soixante employés. Profitant de l'embranchement au canal, la saline St Laurent devient rapidement la cinquième saline la plus rentable du bassin lorrain et en 1922, une grande majorité du capital de la mine sera racheté par les salines de Varangéville. La saline Ste Marie adhère de son coté au nouveau mouvement des coopérateurs de Lorraine, marquant ainsi un éloignement avec les autres producteurs de sel tout en lui assurant des débouchés commerciaux intéressants. La saline compte alors une cinquantaine d'employés, nombre qui augmentera après le second conflit mondial pour arriver à un total de 130 ouvriers, principalement employés au séchage ou à l'ensachage du sel.

Dans les années cinquante, la mine de St Laurent fait face à un appauvrissement de son gisement qui la conduira à sa fermeture définitive en 1962. Les mineurs de cette saline sont alors transférés à Varangéville pour achever leur carrière.
Depuis, il ne subsiste de la saline St Laurent qu'un ancien atelier, le bâtiment administratif et le chevalement. En 1985, le démantèlement du groupe des coopérateurs de Lorraine entraine de nombreux problèmes et la saline Ste Marie, ayant perdu un nombre important de client, est au bord du gouffre. Une stabilité financière est cependant retrouvée au début des années nonante, ce qui permet d'étendre sa production et de diversifier ses produits. La saline Ste Marie, devenue Saline d'Einville, produit actuellement près de 28.000 tonnes par an, le haut de sa gamme étant des pétales de sel récoltés par temps sec et froid, uniquement vendus dans des écrins en bois. Une production unique qui ne représente que 500kg par an.

      Reportage sur les extérieurs de la saline Ste Marie.

      Petit reportage sur la saline St Laurent, malheureusement cachée par la végétation.


Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont