Au
milieu du 20ème siècle, la région de Loulé était majoritairement
dédiée à l'agriculture fourragère à destination du bétail, un secteur
d'activité en plein boom qui provoqua hélas l'assèchement des nappes
aquifères situées à faible profondeur. Pour palier à ce manque, la
Grémios da Lavoura (la guilde agricole) ordonna la réalisation d'une
vaste campagne de sondages afin d'évaluer la contenance des réserves
d'eaux profondes dans la région de la Campina de Cima. L'eau était
toujours présente à faible profondeur mais, à mesure que les travaux
s'enfonçaient dans la terre, cette eau se changea en saumure, ce qui
conduit rapidement à la découverte d'un immense gisement de chlorure de
sodium sous la ville de Loulé. La présence de ce dôme de sel n'est pas
due au hasard. Il fut formé des suites du replis de l'océan Téthys à
cet endroit il y a plus de 230 millions d'années ainsi qu'à l'action de
la plaque Africaine sur la plaque Ibérique, cette zone de subduction
entraînant également le soulèvement de la cordillères Bétiques qui
court du golfe de Cadix jusqu'à Alicante. En 1963, de nouveaux sondages
furent entrepris par la Mineira de Sais Alcalinos SARL
afin de délimiter la zone exploitable et c'est en janvier 1964 que le
fonçage des deux puits de la mine commença grâce à un groupe de mineur
hautement qualifié provenant de la mine de São Domingos dont la
fermeture prochaine venait d'être actée.
Les premières
tonnes de sel sont extraites deux ans plus tard grâce à la méthode des
chambres et piliers. À la fin des années 70, la mine fut rachetée par
le Grupo José de Mello
dans le but d'alimenter les pôles chimiques de Barreiro - Quimigal SA
et Estarreja – Uniteca SA. Au début des années 90, la mine produit près
de 120.000 tonnes de chlorure de sodium par an et comptabilise déjà
plus de 35 km de galeries pour une concession de près de 1.200 hectares.
En outre, ce fut la première mine du Portugal à :
- utiliser un système de guidage flexible dans les puits, - extraire le minerai à l'aide d'une haveuse, - installer des machines de transport diesel sous terre, - abandonner l'explosif à base de nitrate d'ammonium.
L'automatisation
de l'extraction entraine cependant une réduction des effectifs qui
passent de 180 à moins de 10, une diminution compensée par une
pénibilité moins élevée et un environnement de travail plus sécuritaire. En
1993, le chevalement du puits N°2 est remplacé suite à sa trop grande
corrosion. Il fut dès lors équipé d'un skip ayant une capacité
d'extraction de 100 t/heure. Cette nouvelle modernisation réduit encore
le nombre d'ouvriers qui passent à 38 en 1995. En 2005, la société est
incorporée à la Químicos Industriais SA,
propriété du groupe Companhia União Fabril (CUF). Dès lors, le sel
gemme de Loulé ne fut plus extrait que pour subvenir à l'alimentation
animale et à la sécurité routière en période hivernale.
En
2018, les
actifs de la CUF furent transférés à la nouvelle Bondalti Chemicals SA.
Le sel gemme de Loulé ne rentrant plus dans leur plan d'action, la mine
fut récupérée par Tech Salt SA,
une société créée la même année. Souhaitant poursuivre l'exploitation
du chlorure de sodium, la société se tourna néanmoins vers d'autres
secteurs comme la compréhension géologique, l'innovation industrielle
ou encore le tourisme qui permet notamment une visite des installations
souterraines à 230 mètres de profondeur.