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Bien que connu depuis le 7ème siècle, le gisement houiller de la région de Neunkirchen ne fut officialisé qu'en 1843 suite à d'importantes vagues de sondages. Ces recherches conduisent rapidement au creusement d'une mine à flanc de coteau nommée grube Heinitz en hommage au ministre prussien et chef du département des mines et de la métallurgie Friedrich Anton von Heynitz. L'entreprise remporte un franc succès et dès 1845, la mine commence à extraire. Durant les années suivantes, dans le cadre de l'extension d'Heinitz, deux puits vertical sont foncés et un siège complet est construit en surface, cette nouvelle mine étant directement connectée au réseau ferroviaire. En 1850, le siège gagne son indépendance et prend le nom de grube Reden en hommage au ministre prussien Friedrich Wilhelm von Reden.
Un troisième puits est foncé en 1856 et, dès 1860, Reden s'équipe d'un second siège d'extraction. Nommé Grube Itzenplitz en hommage au ministre prussien du commerce Heinrich Friedrich von Itzenplitz, le siège prend rapidement de l'importance mais le 20 octobre 1864, alors que les travaux préparatoires d'un second puits commencent à peine, un terrible coup de grisou secoue la mine de Reden. 35 mineurs y laissèrent la vie. Après cet incident, l'expansion d'Itzenplitz continue et, entre 1872 et 1886, deux nouveaux puits sont foncés sur le siège qui s'équipera en 1894 d'un triage-lavoir moderne. C'est également à cette époque qu'un troisième siège destiné au transport du matériel voit le jour : grube Gegenort. En 1887, un quatrième puits est foncé sur le siège de Reden et, à l'aube du 20ème siècle, le puits N°3 devient le puits d'extraction principal de la société. En 1907, un nouveau coup de grisou suivi d'un coup de poussière emporte 150 mineurs. Ce terrible accident constitue la plus grande catastrophe survenue sur cette concession. Peu avant le déclenchement de la guerre, un cinquième puits sera foncé, la société étant désormais composée de neuf puits en fonction :

- schacht Reden I,
- schacht Reden II,
- schacht Reden III,
- schacht Reden IV,
- schacht Reden V,
- schacht Itzenplitz I,
- schacht Itzenplitz II,
- schacht Itzenplitz III,
- schacht Gegenort.

Après le conflit mondial, le Traité de Versailles accorde à la Société des Nations le contrôle de la Sarre afin de rembourser les dommages de guerres. Grube Reden passe alors sous la juridiction des Mines Domaniales Françaises du Bassin de la Sarre, société qui permit au siège d'être considérablement modernisé durant les années suivantes. En 1935, le land est réintégré à l'Allemagne suite à un vaste référendum et c'est cette même année que la mine reçu la visite d'Hermann Göring, dirigeant de premier plan du parti nazi et du gouvernement du Troisième Reich, qui décide de faire de Reden le charbonnage le plus moderne du sud de l'Allemagne. Durant les années suivantes, la mine est entièrement reconstruite dans un style néoclassique, la monumentale entrée du siège étant affublée d'une frise représentant plusieurs croix gammées entremêlées. Quatre ans après la guerre, la Sarre est annexée par la République fédérale d'Allemagne et passe entre les mains de la Saarbergwerke AG. Reden est à nouveau modernisée, bientôt suivie du siège Itzenplitz dont le puits N°2 reçoit un nouveau chevalement. De nombreuses petites exploitations ferment leurs portes à cette époque et jusque dans les années 60, Reden fait l'acquisition des mines et concessions de St Ingbert, de Bexbach, de Sulzbach, de Dechen ainsi que d'Heinitz qui retrouve Reden après plus d'un siècle de séparation. En 1960, la production est définitivement stoppée sur le siège d'Itzenplitz, les puits servant dorénavant au transport et à l'aérage. Quatre ans plus tard, la société absorbe la concession de grube Maybach dont le siège Erkershöhe fut reconverti pour le transport du matériel et comme issue de secours jusqu'en 1981. Reden continue d'absorber les concessions environnantes avec l'absorption de la concession de grube König, un siège fermé le 31 mars 1968 et dont l'un des chevalements vient d'être démonté et reconstruit sur le siège de grube Luisenthal. À cette époque, 8.200 ouvriers travaillent sur le siège de Reden. En 1993, le siège d'Itzenplitz ferme définitivement ses portes et deux ans plus tard, la Saarbergwerke AG fonde la Verbundbergwerkes Göttelborn-Reden, un regroupement de plusieurs sièges dont voici la liste :

- grube Göttelborn,
- grube Lummerschied,
- grube Reden,
- grube Camphausen,
- grube Dilsburg.

La production de grube Reden est dès lors intégralement centralisée sur le puits IV de grube Göttelborn où près de 4.200 ouvriers travaillent. Malheureusement, une baisse significative des subventions allouées aux mines de la Sarre entraîne la fermeture progressive des différents sièges et c'est finalement le 1er septembre 2000, sous la juridiction de la Deutsche Steinkohle AG, que Reden ferme définitivement ses portes, en même temps que Göttelborn. De nombreux vestiges de la compagnie sont encore visibles dont les chevalements des puits Gegenort et Itzenplitz III qui sont les deux plus anciennes structures extractives du land mais le siège de Reden est aujourd'hui l'un des sites les plus mémorables du bassin. Devenu l'un des sites prioritaires pour la présentation de l'histoire de l'exploitation minière dans la Sarre, le siège trône aujourd'hui au milieu d'un parc aquatique où l'eau chaude pompée dans les anciens chantiers est ramenée en surface pour alimenter des fontaines et des canaux où de nombreux organismes ont élu domicile. Un endroit incontournable !

Grube Reden
Am Bergwerk Reden, 10
66578 Schiffweiler
https://www.erlebnisort-reden.de/

      Reportage sur le magnifique siège de Reden et sur ses cinq machines d'extraction............................

      Reportage sur le chevalement de grube Konig.

      Reportage sur le siège d'Itzenplitz, un des plus beaux vestiges de la Sarre.

      Reportage sur le siège Gegenort.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont