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Au 19ème siècle, alors que des dizaines de sondages sont effectués dans toute la Sarre, une zone encore inexplorée située au sud de la ville de Fischbach mène à la découverte d'un important gisement houiller. Deux puits sont foncés à partir de 1871 mais la découverte d'importants vestiges archéologiques ralenti considérablement l'avancée des travaux. Une fois opérationnel, le siège prend le nom de grube Camphausen en hommage au ministre prussien Otto von Camphausen.
En 1874, la mine est reliée via le réseau ferroviaire à Saarbrücken et entame son expansion avec le fonçage d'un troisième puits. C'est durant le creusement de ce dernier que survient un grave coup de grisou qui causa la mort de 180 mineurs. Le siège est gravement touché et cet incident, cumulé à un important incendie qui détruisit une machine d'extraction, causa l'arrêt temporaire de la mine. Les mineurs de Camphausen sont transférés dans les fosses voisines ainsi que sur le fonçage des puits d'exhaure Westschacht I et II, deux ouvrages qui prendront le nom de Lydiaschacht et Franziskaschacht en 1924. À l'aube du 20ème siècle, le siège central est de nouveau fonctionnel et un quatrième puits est mis en chantier. L'étroitesse du site pousse la direction à envisager un nouveau procédé d'extraction, ce qui mènera dès 1908 à la construction d'une monumentale tour marteau, la première tour d'extraction en béton armé du monde. Achevée en 1912, cet édifice possède une hauteur de 40,7 mètres sur quatre étages et est équipé de deux machines d'extractions AEG de 1.740 kilowatts chacune.

À la suite du premier conflit mondial, le traité de Versailles accorde à la Société des Nations la gestion du territoire du bassin de la Sarre dont les charbonnages seront désormais mis à profit pour rembourser les dommages de guerres perpétrés sur le sol français. Après le retour en Allemagne du land suite au référendum de 1935, le gisement de Fischbach commence à s'épuiser et, en 1953, le puits III est abandonné et rapidement démantelé. En juillet 1968, Camphausen reprend la zone d'exploitation de grube Jägersfreude, actif depuis 1856 et récupère ainsi ses installations composées d'un triage-lavoir, de quatre puits 
ainsi que d'une centrale électrique.
La baisse significative des extractions pousse Camphausen à perdre son indépendance en s'alliant à grube Reden. Cette fusion donnera naissance le 1er janvier 1990 à la Verbundbergwerks Reden-Camphausen. L'extraction de la zone d'exploitation de Camphausen se poursuivit encore quelques mois, avant de s'arrêter définitivement le 12 novembre 1990.


      Petit reportage sur les extérieurs du magnifique siège Camphausen. .........................................

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont