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L'exploitation du charbon à Quierschied remonte au 15ème siècle. Peu de sources mentionnent cette période mais il est avéré que les exploitations se faisaient à flanc de coteaux et à très faible profondeur. Au début du 18ème siècle, 18 charbonnages sont mentionnés dans la zone. Bien que réalisée sur des veines affleurantes, l'extraction du charbon à cet endroit est tellement importante que le Ministère Royal de Prusse entreprend la fusion des fosses de la région dès 1770 avant de lancer le creusement d'un puits vertical à Göttelborn, en 1887. L'entreprise est un succès et la mine, nommée grube Göttelborn, se développe rapidement au point de s'équiper d'un lavoir et d'une centrale électrique à la fin du 19ème siècle. Le fonçage du puits Holz débute en 1913 et est destiné à l'aérage des chantiers de Göttelborn. À la fin du premier conflit mondial, la Sarre passe sous le contrôle de la Société des Nations suite aux accords du Traité de Versailles. Désormais, les bénéfices engrangés par son industrie minière et sidérurgique serviront à rembourser les dommages de guerre perpétrés sur le sol français. Durant l'entre-deux-guerres, le siège sera considérablement agrandi en s'équipant de deux nouveaux puits reliés entre-eux par une recette commune. En 1935, le land repasse sous contrôle allemand à la suite d'un vaste référendum et c'est deux ans plus tard que le fonçage du puits d'extraction Lummerschied débute.

Le puits N°1 de Göttelborn fut abandonné à la même époque et, à la veille de la seconde guerre mondiale, 4 puits sont en fonction :

- schacht II,
- schacht III,
- schacht Holz,
- schacht Lummerschied.

Pendant le conflit, des centaines de prisonniers provenant principalement de Russie et d'Europe de l'Est furent employés à Göttelborn, leur camp étant relié à la mine via un tunnel nommé le Russenstollen. Après la guerre le siège est absorbé par la Saarbergwerke AG qui décide de le moderniser une nouvelle fois faisant de Göttelborn l'une des installations les plus rentables du continent. En 1986, le puits Lummerschied est approfondi et surmonté d'une tour d'extraction en béton équipée d'une nouvelle machine d'extraction provenant du puits Frieda appartenant à grube Maybach, à l'arrêt depuis 1964. En 1990, une vaste campagne de financement entraîne le fonçage du puits N°IV dont la profondeur maximale avoisinera les 1.160 mètres. Inauguré en 1995, ce dernier est équipé d'un gigantesque chevalement en béton de 90 mètres de haut surmonté de huit molettes de 7.50 mètres de diamètres chacune, cette monumentale installation a nécessité un investissement de 200 millions d'euros. C'est également en 1995 qu'est décidé la création  de la Verbundbergwerkes Göttelborn-Reden, un regroupement de mines comprenant plusieurs sièges dont voici la liste :

- grube Göttelborn,
- grube Lummerschied,
- grube Reden,
- grube Camphausen,
- grube Dilsburg.

L'extraction du charbon est désormais centralisée sur le siège de Göttelborn où près de 4.200 ouvriers sont employés. Hélas, une baisse significative des subventions survenue fin 1997 entraîne un remaniement des mines de la Sarre et la fermeture progressive de Göttelborn et de ses sièges annexes est décidée. Cette fermeture prématurée intervient en septembre 2000 sous l'égide de la Deutsche Steinkohle AG et à peine cinq ans après l'inauguration des nouvelles installations.
Perçu aujourd'hui comme un échec de la politique charbonnière, le puits IV est à présent fermé par un bouchon en béton de 70 mètres d'épaisseur. Par la suite, l'intégralité du siège fut racheté par l'Industriekultur Saar GmbH et est devenu avec le temps un lieu culturel et artistique de premier ordre dans la région.


      Reportage sur le magnifique siège de Göttelborn et sur le sommet du chevalement le plus haut d'Allemagne.

      Reportage sur le lavoir à charbon de la société.

      Reportage sur les puits Hölz et Lummerschied.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont