banner


Les premières traces écrites sur une mine de plomb dans les alentours de Rescheid remontent à la première moitié du 16ème siècle mais il est probable que du minerai affleurant y fut extrait dès l'antiquité, le filon plombifère situé à cet endroit faisant en fait partie d'un gisement plus vaste réparti sur une soixantaine de kilomètres et qui relie plusieurs grandes exploitations comme grube Tanzberg, grube Silberberg, grube Günnersdorf ou encore la mine de Burg-Reuland située en Belgique.
Au 17ème siècle, plusieurs puits modestes furent fonçés à l'est de la localité mais la proximité de la nappe phréatique met rapidement fin à ces travaux. Pour palier à ce problème majeur, une galerie d'exhaure de 2,4 kilomètres fut creusée par section via 21 puits verticaux jusqu'à une petite exploitation abandonnée nommée Schwalenbacher Stollen, les roches extraites étant quant à elles évacuées via une galerie à flanc de coteau nommée Neuer Tiefer Stollen. En 1815, l'exploitation passe sous administration prusienne et prend dès lors le nom de grube Wohlfahrt. En 1839, la concession de Rescheid fut attribuée à John Cockerill et à la mort de ce dernier, le 9 juin 1840, la société fut acquise par Barthold Suermondt, Beau-fils de James Cockerill et déjà détenteur d'une grande partie de la Metallurgische Gesellschaft zu Stolberg. L'assèchement des chantiers restant problématique, ce dernier installe dans la mine une machine à vapeur qui entra en fonction dès 1849. L'utilisation de cette machine permit d'assécher définitivement les galeries et d'approfondir l'exploitation qui passe de 40 à 150 mètres de profondeur. Le minerai de plomb est alors extrait le long de zones de failles, dans des bulles de magma qui furent entraînées vers la surface grâce à la pression titanesque exercée par les volcans du Eifel. Les différents investissements de Barthold Suermondt mènent à l'achat de grube Glücksanfang, une exploitation minière située dans le Siegerland et spécialisée dans l'extraction du plomb, de l'argent, du fer, du zinc et du cuivre. La fusion administrative de ses deux exploitations principales mènent à la création de la Commandit-Aktien-Gesellschaft von "Wohlfahrt und Glücksanfang". L'électricité fait son apparition dans la mine de Wohlfahrt dès le début du 20ème siècle et c'est en 1907 que la première locomotive est introduite dans les chantiers.

Quatre chantiers en couloir sont alors exploités :

- le Astert-Gang,
- le Eiserne-Thür-Gang,
- le Bärwurzel-Gang,
- le Gang N°4.

Le gisement s'épuise hélas rapidement et, après l'exploitation intensive du minerai lors du premier conflit mondial, la mine est déclarée stérile dès 1919. Jusqu'en 1922, plusieurs recherches sont entreprises à plus grande profondeur mais le manque de rentabilité met définitivement fin à l'extraction du plomb à Wohlfahrt. Dans le cadre des efforts d'autosuffisance menés par la politique national-socialiste, un triage fut construit à proximité des anciens déblais de Wohlfahrt dans le but d'y extraire le plomb résiduel. Cependant, en l'espace de quelques années, seules 1.200 tonnes de minerai y furent récupérées et l'installation fut fermée et détruite dès 1940.
La majorité des installations fut détruite dans les années soixante mais une partie de la mine fut restaurée et est depuis 1993 visitable touristiquement. Pour illustrer le métier de la mine, un chevalement didactique a été érigé à proximité de l'entrée et fait partie aujourd'hui des emblèmes de Rescheid.

Besucherbergwerk Grube Wohlfahrt
Aufbereitung II, 1
53940 Hellenthal
http://www.grubewohlfahrt.de/

      Petit reportage sur la mine Wohlfahrt, une petite exploitation plombifère du Eifel.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont