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Espagne - Province de Huelva

Pyrite

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La mina de Sotiel Coronada



Il existe de nombreuses preuves matérielles attestant d'une exploitation minière à Sotiel Coronada dès la fin du 2ème millénaire avant Jésus-Christ. Cependant, comme pour les autres sites de la ceinture de pyrite ibérique, c'est à l'époque romaine que ces mines prendront une importance considérable. Les travaux réalisés à cette époque sont principalement souterrains, via des puits verticaux et des galeries étroites, et concentrés sur l'exploitation de l'argent. De nombreux vestiges archéologiques de la période wisigothique furent découverts au sein des anciens chantiers mais il est fort probable que l'exploitation minière de cette époque se limitait à l'utilisation de produits résiduels. Tombée peu à peu dans l'oubli, les mines de Sotiel furent redécouvertes en 1853, suite à la visite de l'ingénieur français Ernest Deligny dans la région mais ce n'est que dix ans plus tard, en 1863 que les extractions reprirent sous l'impulsion des frères Conradi. Deux concessions distinctes furent exploitées :

- la concession "La Coronada",
- la concession "Virgen de España".

En 1883, ces deux zones furent acquises par une société à capitaux portugais, la Companhia Mineira Sotiel Coronada, qui modernisa les installations souterraines et entama la construction d'une batterie de fours à calcination nommés "teleras" grâce auxquels furent traités près de 500.000 tonnes de minerai. En 1896, un gigantesque incendie souterrain oblige la direction à stopper les activités souterraines et de se concentrer, dès 1900, sur le creusement de la Corta de Fraguas Viejas, une mine à ciel ouvert dont les installations de concassage furent reliées au chemin de fer de Buitrón grâce à un embranchement à voie étroite qui fonctionna jusqu'en 1941. La pyrite était ensuite transportée à San Juan del Puerto avant d'être expédiée par voie maritime via le port de Huelva. En décembre 1904, la mine passe entre les mains de la British United Alkali Company jusqu'à la guerre civile où l'exploitation devient sporadique. Sous le régime de Franco, les sociétés à capitaux étrangers sont mises à mal au profit des institutions nationales. Cet état de fait eu pour conséquence le retrait des britanniques au profit de la sociedad Unión Española de Explosivos qui laissa toutefois les différents chantiers à l'arrêt. Dans les années 70, la empresa estatal Minas de Almagrera entama de nouvelles recherches dans la zone et repris l'extraction minière en 1983 grâce à des travaux souterrains situés dans le massif de Migollas. C'est sous cette direction que la mine de Sotiel Coronada connu un nouvel essor grâce notamment à la construction d'une usine de production d'acide sulfurique et à l'établissement d'un nouveau chevalement métallique sur l'ancien puits Isidro. Hélas, l'effondrement du prix des minéraux sur les marchés internationaux eurent raison de cette petite société qui stoppe ses activités en 2001. Cependant, l'histoire de Sotiel Coronada ne s'arrête pas là puisque 14ans plus tard, en 2015, la société australienne Sandfire fait l'acquisition de la mine via la société espagnole empresa Minas de Aguas Teñidas SA (Matsa). Aujourd'hui, Sotiel est toujours en production et fait dorénavant partie d'un réseau minier d'environ 3 000 km² comprenant également les anciennes exploitations de Aguas Teñidas et Magdalena situées à Almonaster la Real, le minerai étant quant à lui traité dans une installation centrale utilisant des procédés conventionnels de concassage, de broyage et de flottation. Le puits Isidro est toujours en fonction en 2024 et sert aujourd'hui de puits d'aérage.

      Reportage sur le petit chevalement du puits Isidro qui sert de puits d'aérage aux mines de Sotiel.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont