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Bien que quelques cayats existaient déjà à Hornu au 16ème siècle, c'est en 1777 que l'abbaye de St Ghislain octroi la concession dite du"Grand-Hornu" à Ignace Dubuisson du Bosqueau, Nicolas Colmant et surtout Charles Sébastien Godonnesche. Mécontent, ce dernier se sépare de ses deux associés l'année suivante avant de fonder l'Entreprise des Fosses d'Hornu, qui deviendra la Compagnie du Grand-Hornu le 10 juillet 1784. L'exploitation de la concession commence au début du 19ème siècle mais les révolutionnaires français entraînent l'arrêt des chantiers en 1801 et en 1802. En 1804, Charles Sébastien Godonnesche octroi à son fils Jean-Louis Godonnesche la Codirection de la société qui devient dès lors une entreprise familiale. C'est cette même année que ce dernier est approché par Henri De Gorge avec qui il négocie un contrat pour la vente de charbon. À la mort de Charles Sébastien Godonnesche, De Gorge rachète l'intégralité des parts de la société à sa veuve et à son fils et devient ainsi l'unique propriétaire du Grand-Hornu. Après diverses rectifications de la zone d'exploitation, la société fait l'acquisition de plusieurs concessions limitrophes entre 1816 et 1827 :

- La concession du Grand Bouillon,
- La concession du Bois de Colfontaine,
- La concession des Grands Massés,
- La concession des Petits Massés.

En 1816, De Gorge commence à développer un grand projet architectural qui doit comprendre une cité ouvrière comprenant 450 maisons destinées à la main-d'œuvre ainsi qu'un complexe industriel moderne de 10.000m². Confiés à l'architecte lillois François Obin puis à l'architecte tournaisien Bruno Renard, les travaux de ce vaste ensemble de style néoclassique furent terminés en 1831.
Henri De Gorge meurt du choléra en 1827 et c'est sa veuve Eugénie Legrand qui hérite de la société. À sa mort, cette dernière passe entre les mains de la famille Legrand et c'est par sa soeur cadette, Adélaïde Legrand, son neveu, Émile Rainbeaux et les trois enfants de son frère aîné, Alfred, Édouard et Nelly Legrand, que le Grand-Hornu sera repris. Le 13 décembre 1843, ce dernier changera de dénomination pour devenir la Société Civile des Usines et Mines de Houille du Grand-Hornu. Parmi les copropriétaire, on retrouve notamment Raoul Warocqué dont la mère, Mary Orville , est la fille de Nelly Legrand.

Sept sièges sont alors en activité :

- Le siège N°3 / St Henri,
- Le siège N°4 / La Meilleure,
- Le siège N°6 / Ste Sophie,
- Le siège N°7 / Ste Louise,
- Le siège N°8 / Ste Séraphine,
- Le siège N°9 / Ste Désirée,
- Le siège N°10-12.

À cette époque, la société produit 120.000 tonnes de charbon par an pour un effectif de 1.500 ouvriers. Durant la première moitié du 20ème siècle, la majorité des sièges de la société ferment leurs portes et, après la seconde guerre mondiale, seuls les sièges N°7 et N°12 sont encore en activité. Cependant, les installations sont vieillissantes et en 1950, la concession est reprise par la Société Anonyme des Charbonnages du Hainaut qui continuera à exploiter le Grand-Hornu grâce à une liaison avec le siège de Tertre, l'un des charbonnages les plus modernes du bassin borain. L'extraction des veines du Grand-Hornu s'interrompt malgré tout en 1953, après l'épuisement du gisement.
Laissé à l'abandon pendant des années, l'immense complexe du Grand-Hornu fut racheté en 1971 par Henry Guchez, un architecte d'Hornu puis fut repris par la province du Hainaut qui décida d'en faire le musée d'art contemporain de la fédération Wallonie-Bruxelles en 2002. Le site sera classé par l'UNESCO en 2012.

Le Grand Hornu
Rue Sainte-Louise, 82
7301 Hornu
http://www.mac-s.be/

      Ballade dans le complexe minier du Grand Hornu et découverte de ses puits de mine.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont