Au
18ème siècle, de nombreux sondages fructueux sont réalisés dans tout le
bassin borain. Le succès des exploitations du Rieu du Coeur pousse un
groupe de houilleurs à réaliser des recherches plus au sud et c'est
dans une zone encore inexploitée de Colfontaine qu'ils découvrent
d'importantes veines de charbon. Une concession nommée Bonne Veine leur
est accordée peu de temps après et c'est finalement en 1844 qu'est créé
le siège du Fief de Lambrechies. Composé à l'origine d'un seul puits,
le charbonnage est relativement modeste et l'intégralité de sa
production est revendue dans le voisinage direct. En 1889, le siège
sera repris par la Société
des Charbonnages et Fours à Coke du Sud de Quaregnon puis
par la Société
Anonyme du Rieu du Coeur et de la Boule Réunis,
en 1896. L'acquisition du Fief de Lambrechies par ces sociétés permit
au petit siège d'être modernisé et très lourdement équipé. Environ 700
personnes y travaillent pour une production avoisinant les 100.000
tonnes de charbon par an et, outre des installations de triage, une
batterie de fours à coke est construite sur le site. Le coke produit
est d'excellente qualité et, peu à peu, celui-ci commence à intéresser
les entreprises sidérurgiques. En 1899, le siège est racheté par la Société Métallurgique de
Gorcy et de Mont-Saint-Martin, située en Lorraine et
devient ainsi la "Division
du Fief de Lambrechies".
Les
installations de surface sont modernisées mais au fond, la ventilation
devient problématique et en 1929, un coup de grisou provoque la mort de
six mineurs. Cet incident poussera la direction à foncer un troisième
puits, uniquement destiné à l'aérage mais, le 15 mai 1934, une nouvelle
explosion se déclenche dans la veine Angleuse à 821 mètres de
profondeur. Très vite, plusieurs équipes de sauveteurs borains arrivent
sur les lieux du drame et le 17 mai, à 10h du matin, une seconde
explosion secoue la mine avant de provoquer un incendie. La première
équipe de sauveteurs qui parvient à descendre suite au deuxième
incident permit de dégager plusieurs blessés mais après un long combat,
il devient évident que le feu ne pourra pas être maîtrisé. Il fut donc
décidé de noyer l'exploitation, une décision difficile à prendre car de
nombreux corps de mineurs sont toujours au fond. Le bilan est terrible
: 57 morts et 17 blessés.
Après cette catastrophe, l'exploitation
fut définitivement arrêtée et les puits furent remblayés. À l'heure
actuelle, 27 corps sont toujours au fond.