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Belgique - Bassin Carolorégien

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Hourpes


La Société des haut-fourneaux Forges et Fonderies N. Waroqué et Cie



Lors du développement industriel des 15ème et 16ème siècles, plusieurs maîtres forgerons de la région carolorégienne cherchèrent des emplacements stratégiques pour promouvoir leurs affaires. À proximité d'une voie navigable et à quelques kilomètres des Minières Ferrugineuses du Pommeroeul à Ragnies, le petit hameau de Hourpes, situé en bord de Sambre, répondait particulièrement bien à ces exigences. Le combustible ne manque pas à cet endroit et dès 1652, une forge est mise en service. La consommation en bois est gigantesque. Chaque année, c'est près de mille hectares de forêt qui disparaissent et il devient vite urgent de trouver un substitut minéral pour alimenter les fours.
En 1763, les forges d'Hourpes sont reprises par la famille Daoust, également propriétaire des minières de Ragnies mais à la fin du 18ème siècle, le site est réquisitionné pour l'armement par les révolutionnaires. Les ouvriers d'Hourpes sont alors payés en assignats français, ce qui contribue à appauvrir la population locale et engendre un ralentissement du développement industriel de la zone.
Il fallut attendre l'arrivée au pouvoir de Napoléon 1er pour retrouver une activité plus régulière et l'arrivée des progrès techniques anglais. Au début du 19ème siècle, Hubert Lejeune rachète les forges d'Hourpes et l'entretien péniblement jusqu'à la défaite de Waterloo. La paix revenue, il décide de moderniser l'ensemble et emprunte de l'argent à l'Etat Hollandais ainsi qu'à un patron charbonnier de Mariemont, Nicolas Waroqué, avec qui il fonde la Société des Haut-fourneaux Forges et Fonderies N. Waroqué et Cie.
En 1824, un ingénieur anglais nommé Thomas Bonehill arrive à Hourpes. Avec lui, il apporte de nombreuses innovations technologiques et en 1826, une cokerie ainsi que le premier haut-fourneau moderne d'Europe continentale sont implantés en Thudinie. La société occupe alors plus de 300 ouvriers. Le 15 juin 1829, Guillaume d'Orange inaugure la canalisation de la Sambre et fait escale à Hourpes où il est accueilli par Nicolas Waroqué. Une plaque commémorative fut coulée le jour même avec comme inscription " Hommage à Guillaume 1er, père de l'industrie". En 1891, l'usine est reprise par la famille Bonehill et devient la Société des Usines Bonehill.

Hourpes comprend alors trois divisions :

- La division des fours à coke,
- La division des Haut-Fourneaux,
- La division des laminoirs.

Quelques années plus tard, l'inauguration de la ligne ferroviaire Charleroi-Erquelinnes donne un nouvel essor au site qui voit sa superficie croître d'année en année. À l'aube de la première guerre mondiale, Hourpes est devenu l'un des sites métallurgiques les plus importants du pays mais en 1914, devant le refus de la famille Bonehill de collaborer avec l'Allemagne, l'usine est dynamitée.
À la fin du conflit, l'entreprise est reconstruite grâce aux dommages de guerre mais la concurrence avec les usines Cockerill est rude et Hourpes ne retrouva jamais son prestige. Après plusieurs faits apparentés à du sabotage, la société ferme ses portes en 1928. A la veille de la seconde guerre mondiale, l'usine est intégralement démontée avant d'être reconstruite à Dublin où elle servit les alliés. A ce jour, il ne reste de cette époque que le coron, le château d'eau, la salle des pompes, le château de la famille Bonehill ainsi que quelques vestiges dispersés dans la végétation.

      Reportage sur les quelques vestiges de la société des Haut-fourneaux Forges Fonderies N. Waroqué et Cie.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont