Au cours du 19ème siècle, la
révolution industrielle vit naître dans le bassin carolorégien une
multitude d'entreprises sidérurgiques et, bien que la Providence et la
Société Métallurgique du Hainaut sont passées depuis à la postérité,
d'autres sociétés plus méconnues participèrent à l'essor de la région
comme par exemple la Société
Anonyme des Usines et Aciéries
Léonard-Giot. On connait peu de choses sur la genèse de
cette structure
mais c'est en 1862 que l'usine fut fondée au confluent de l'Eau d'Heure
et de la Sambre. Spécialisée dans la chaudronnerie et dans le travail
du cuivre, cette usine se tourne petit à petit vers la fonte et dans le
traitement des aciers spéciaux comme le chrome et le manganèse. Au
début des années 1870, plusieurs structures externes viendront
s'implanter sur le site de l'aciérie, le but étant de créer une sorte
de "ruche industrielle" où chacune des sociétés présentes pourra
bénéficier du savoir faire de ses voisines, le tout sans frais
d'exportations.
En 1872, la partie sud de l'usine accueillit les
Ateliers de
Construction et Chaudronnerie de l'Est puis la Société
Anonyme Auto Métallurgique, une usine de construction
automobile dont
les premiers modèles furent exposés au salon de l'automobile de Paris
en 1901. Cette dernière ferma ses portes en 1927 et Léonard-Giot
réalise alors un partenariat avec une société active dans la production
énergétique.
En 1974, Léonard-Giot connait des difficultés dues principalement au
manque de diversification de sa clientèle. Pour redresser cette
situation, les actionnaires envisagent une fusion avec une autre
structure modeste du bassin : la Société Anonyme des Usines
et des
Aciéries Allard, une société née en 1905 à
Marchienne-au-Pont et
spécialisée dans la production de clous et de pièces métalliques.
Réalisée en 1975, cette fusion donnera naissance aux Aciéries
Léonard-Giot / Allard. Cependant, le déclin de
Léonard-Giot se poursuit
et c'est en 1978 que la société ferme ses portes. La section Allard
continuera à fonctionner encore quelques mois avant de fermer ses
portes à son tour.
Une partie des bâtiments de Léonard-Giot fut par la suite réutilisée
comme centre de distribution pour la brasserie Piedboeuf mais au début
des années 2000, plus aucune activité ne fut recensée sur le site.