Après
la seconde guerre mondiale, la demande en produits plats sidérurgiques,
destinés notamment à l'industrie automobile, connait une expansion sans
précédent.
Le bassin carolorégien est malheureusement dépourvu de
structures pouvant laminer le métal assez finement pour combler la
demande et c'est finalement en 1976 que la société Hainaut-Sambre
prend
les devants en créant la Société
Carolorégienne de Laminage, autrement
appelé "Carlam".
Un investissement de six milliards de francs
fut nécessaire et en très peu de temps, un laminoir à chaud fut
construits sur les bords de Sambre à Châtelet. L'outil permet alors de
produire 1.3 million de tonnes de taules à l'année. Mis en
service le 29 octobre 1976, le train à larges bandes du laminoir ne
comptait que cinq cages d'aplanissement, ce qui permettait alors de
réaliser des taules d'une épaisseur approximative de deux millimètres.
Pour répondre à une demande toujours plus exigeante, le laminoir se
dota d'une sixième cage en 1981. Cette même année, Hainaut-Sambre
fusionne avec Cockerill et la société devient alors une filiale de
Cockerill-Sambre.
Six ans plus tard, Carlam fit construire une septième
cage d'aplanissement et devient ainsi le premier laminoir belge à
posséder un train aussi performant. Cet avantage lui garantit des
marchés convoités et lui assure une stabilité économique qui se ressent
alors dans toute la ligne à chaud sambrienne.
En 2001, le
nouveau groupe
Arcelor absorbe Cockerill-Sambre et décide d'investir
massivement dans le bassin carolorégien en y installant sur le site de
Carlam, une aciérie électrique inox. Celle-ci fut inaugurée en 2005 et
400 personnes y furent embauchées.
Un an plus tard, Arcelor
fusionne avec Mittal Steel et devient ainsi ArcelorMittal. En 2011, une
scission de l'activité Inox d'ArcelorMittal a été proposée et validée
par les actionnaires de la société lors d'une assemblée extraordinaire.
La section inox prend alors pour nom Aperam et
siège à Luxembourg.
Cette nouvelle société se spécialise rapidement dans les aciers
inoxydables, les aciers électriques ainsi que les aciers spéciaux. Ses
principales usines européennes sont alors situées en Belgique avec les
sites de Châtelet et de Genk ainsi qu'en France avec Gueugnon,
Isbergues, Pont de Roide et Imphy mais la société possède de nombreux
sites à travers le monde, notamment au Brésil où le combustible est
produit à partir de forêts d'eucalyptus gérées par le groupe. En 2012,
le site de Gueugnon est ravagé par un incendie et doit être presque
intégralement reconstruit, Aperam y investit plus de 70 millions d'euro
pour le reconstruire et le moderniser.
Sur le vieux continent,
Aperam est le second plus grand producteur d'inox après le finlandais
Outokumpu qui a repris à son compte le département inox de ThyssenKrupp.
La
société emploie plus de 2.200 personnes rien qu'en Belgique et sa
capacité est actuellement de 2.5 millions de tonnes d'acier par an.
Je remercie Mme Cieslik pour son accueil et ses explications précieuses.