Les
premières mentions d'une mine au lieu dit Cañada Incosa datent de 1752.
Cette dernière appartenait à Juan de Anguita et produisit lors de sa
première année d'exploitation près de 603 arrobas, le tout à très
faible profondeur. Cette première exploitation semble cependant avoir
très rapidement épuisé son gisement. Rachetée par l'État à la fin du
18ème siècle, celle-ci fut équipée d'un tuyau de drainage qui permit
aux mineurs d'approfondir les chantiers. Cependant, la mine fut de
nouveau abandonnée jusqu'en novembre 1846 lorsque la société Madrid, Meneses, Figueroa y
Compañía entame de nouveaux travaux liés à l'assèchement
de la mine. Ce fut hélas un nouvel échec et Cañada Incosa fut une
nouvelle fois mise à l'arrêt en 1851. C'est alors que la Linares Lead
Mining Cº Ltd., propriétaire de la mine voisine Ancho, vient en aide à
Cañada Incosa en construisant une machine à feu et en 1854, cette
dernière reprend du service grâce à la Fortuna Company Limited,
une nouvelle société possédant dix concessions minières toutes
regroupées sous le nom de Fortuna :
- San Jacinto 1 et 2,
- San Roque 1 et 2,
- Bomba,
- Casualidad,
- San Federico,
- San Pedro 1 et 2,
- Carmen.
En 1879, plus de 400 ouvriers travaillent pour la société dont 25
femmes et 80 enfants pour un cumul de production de 41.408 quintaux
métriques. Comme à Ancho, l'eau pose de gros problèmes et on estime la
capacité d'eau évacuée quotidiennement à 60 000 arrobas. Pour aider les
mineurs dans cette tâche, dix machines à vapeur ainsi que deux treuils
étaient utilisés. C'est à cette période que Fortuna entreprend
l'exploitation de deux nouvelles veines en incorporant les concessions
El Tesoro 1 et 2, San Antón, San Francisco 1 et 2 ainsi qu'El Clarín.
Bien que ces filons furent moins productifs, ils permirent à la société
d'obtenir un cumul de production de 800 quintaux
métriques par trimestre pour un effectif de 150 ouvriers. Cependant, à la fin du 19ème siècle, seulement cinq puits sont encore actifs pour un cumul moyen de 56 300 quintaux
métriques par an. Les veines exploitées, Cañada Incosa et Los Salidos,
commencent malheureusement à se tarir et, malgré de nouveaux
investissements, la situation devient inextricable dès le début du
20ème siècle. En 1909, après avoir extrait à peine 10.727 quintaux
métriques, la Fortuna Company Limited décide d'abandonner la mine.
Cependant, celle-ci sera reprise en 1911 par la Faustino Caro y Compañía
qui créa la Incosa
Mining Company. Deux nouveaux puits sont foncés afin
d'exploiter une zone totalement vierge de la concession San Roque mais
en 1924, à peine 974 tonnes de minerais furent extraites de la mine qui
fut définitivement mise à l'arrêt l'année suivante.