Le
13 mars 1891, un entrepreneur dortmundois, Heinrich Brügman, introduit
une demande de concession auprès de la Prusse. Brügman souhaite sonder
la région de Sondershausen, située au sud du Harz en Thuringe, dont la
présence de gisements salicoles se précisent de plus en plus. Brügman
obtient une concession en juin 1891 et deux mois plus tard, le premier
sondage débute. Le 1er décembre 1891, une couche de sel gemme d'une
épaisseur de 10m est atteinte à 465m de profondeur.
Six mois plus
tard, un gisement de carnallite de 25m d'épaisseur est découvert 200m
plus bas et c'est finalement à 700m de profondeur que le puits de
recherche s'arrêta. À cette époque, la Prusse possédait le Kalimonopol
et souhaitait centraliser ses mines pour maximiser la production. Elle
décida donc de bloquer 25 autres demandes de concessions minières dans
la région et d'accorder la superficie récupérée à Brügman qui gagna dès
lors une concession de 519.126km² ainsi qu'un permis pour fonder
l'unique mine de la principauté de Schwarzburg-Sondershausen,
Glückauf-Sondershausen,
qui fut finalement créée le 9 février 1893 en
association avec les banques de Schaafhausen pour un montant de
4.976.094 Mark. Malheureusement, Heinrich Brügman meurt de la grippe en
décembre de la même année, le premier puits de production de la société
prend alors sont nom : Brügmanschacht. Les premières berlines de
potasse remontent au jour en 1896, la potasse étant traitée dans
d'autres mines. Une usine de traitement ne verra le jour qu'en 1898 à
Sondershausen qui se spécialisa dans la fabrication de granulés de
chlorure de potassium, utilisé comme engrais agricole.
Entre
1899 et 1901, un calcul de quota par puits de production freine
considérablement la production de la société. Pour palier à ce
problème, le ministre d'État Petersen plaide en faveur d'un second
puits. Nommé en son honneur, le Petersenschacht est inauguré en octobre
1909 à proximité du village de Bebra. La société prend alors le nom de
Gewerkschaft
Glückauf-Bebra. La structure du siège Petersen est un
mélange entre l'architecture traditionnelle allemande et l'architecture
industrielle, le chevalement étant lui même inspiré par la Tour Eiffel.
D'une hauteur de 44m, ce puits devient rapidement l'un des quatre puits
de potasse les plus rentables d'Allemagne.
Pendant la construction
du siège numéro 2, plusieurs autres puits furent foncés et en 1910, la
Gewerkschaft Glückauf-Bebra comprend six puits répandus sur quatre
sièges.
Les puits sont répartis comme ceci :
- Glückauf -
Sondershausen •Schacht I - Brügman - Glückauf - Bebra • Schacht II - Petersen - Glückauf - Berka
•
Schacht III - Müser - Glückauf - Ost • Schacht IV - Raude • Schacht V - Esser • Schacht VI - Nesse
En
1914, la société devient un membre de la Kali-Konzern et se classe
alors à la dixième place des 29 sociétés potassiques principales que
compte le pays. Ces 29 compagnies couvraient alors 82% du cumul de
production national. La première guerre mondiale apporte de grandes
restrictions à la société, la production ainsi que les bénéfices
chutent drastiquement et, rapidement, le personnel vient à manquer. La
majorité des puits sont mis à l'arrêt à l'exception des puits Brügman
et Raude dont les productions restèrent malgré tout très irrégulières.
Après
la guerre, sous la République de Weimar, un nouveau règlement fut
adopté par l'ensemble de l'industrie salicole et potassique et la
Gewerkschaft Glückauf-Bebra perdit son indépendance économique, elle
fut ensuite reprise par la société de financement Kali-Industrie AG
appartenant au groupe
Wintershall après 34ans d'existence.
Entre
1937 et 1938, le siège Glückauf - Ost est réquisitionné par l'armée, il
servira d'avant-poste et de stockage de munition jusqu'à la fin du
conflit. Après l'armistice, la société fut confisquée par l'Union
Soviétique qui utilisa les bénéfices de production pour épancher la
dette de guerre. Après la proclamation de la République Démocratique
d'Allemagne, la société fut reprise par le land de Thuringe et prend le
nom de Kaliwerk
Glückauf Sondershausen. Cette période fut propice à la
modernisation des sièges et en 1989, la production totale de la société
est de 2.299.400 tonnes de minerais. Elle fut reprise en 1992 par la
GVV mbH ( Gesellschaft
zur Verwahrung und Verwertung von stillgelegten
Bergwerksbetrieben mbH ) puis par la GSES GmbH ( Glückauf Sondershausen
Entwicklungs und Sicherungsgesellschaft mbH ) en 1995.
Depuis, seul les
puits 1 et 5 sont encore en fonction, la société se concentre dès lors
sur :
- L'extraction du sel gemme,
- L'enfouissement des déchets industriels,
- Le remblayage,
- Le secteur touristique.
Seuls
les matériaux non organiques, solides et non gazeux sont stockés dans
la mine. Il peut s'agir de produits provenant d'usines d'incinération
de déchets ou des industries du verre, du métal ou du plastique.
Quant
au secteur touristique, il offre une visite des anciens chantiers à 670
mètres de profondeur ainsi qu'une balade en bateau sur un lac
souterrain. La mine possède également une salle de bowling ainsi que la
salle de concert la plus profonde du monde.