Bien
que l'industrialisation des mines de charbon aux Pays-Bas date du 17ème
siècle, la première trace d'extraction dans le pays remonte à 1113.
Mentionnée par les archives de l'Abbaye de Rolduc, cette source est la
plus ancienne preuve écrite d'une exploitation houillère en Europe. En
1645, cette même abbaye octroie à la famille Neuprick le droit
d'extraire le charbon sur son domaine pour une durée de cent ans mais
les quelques travaux entrepris restent extrêmement modestes. Une fois
l'autorisation expirée, l'abbaye reprend les puits à son compte mais
celles-ci seront expropriées après la proclamation de la République
batave, en 1795.
Par la suite, une concession de 506 hectares fut attribuée à ces puits
réunis sous le nom de steenkolenmijnen
van Kloosterrade mais, faute de rentabilité, ceux-ci
seront abandonnés. La société, reprise par les français sous le nom de "Mines Gouvernementales"
décide alors de s'étendre sous le plateau de Kerkrade et débute le
fonçage de nouveaux puits :
Après
le départ des français, en 1814, les exploitations sont mises sous
tutelle du royaume des Pays-Bas avant d'être reprises sous le nom de Domaniale Mijn.
Cependant, suite aux nouvelles frontières établies par le congrès de
Viennes, la concession se retrouve en partie sur le territoire prussien
et ce n'est qu'en 1816, lors de la signature d'un traité frontalier
entre Guillaume 1er et Frédéric-Guillaume IV, que la frontière est
déplacée, permettant à la société des Mines Domaniales d'obtenir une
surface d'exploitation supplémentaire de 173 hectares. Lors de la
révolution de 1930, les mines sont placées sous le contrôle de la
Belgique avant d'être récupérées par les Pays-Bas après la ratification
du traité de séparation entre les deux pays. Après les troubles, l'État
décide de mettre en chantier une liaison ferroviaire entre
Aix-la-Chapelle et Maastricht, le coût des travaux étant financés par
l'exploitation des mines placées dès lors sous la juridiction de la
société responsable des travaux, la Aachen-Maastrichtsche
Spoorweg-Maatschappij. En 1867, les mines redeviennent indépendantes et
la société entreprend de nouveaux travaux de prospection qui aboutirent
à la création de nouveaux puits. En 1925, la société change de
dénomination et devient la Domaniale
Mijn Maatschappij NV.
À cette époque, la société produit 481.000 tonnes de charbon pour
environ 3.000 ouvriers.
En
1959, des sondages effectués dans le nord des Pays-Bas mettent au jour
le plus vaste gisement de gaz naturel d'Europe. Nommé gisement gazier
de Groningue, les premières estimations sur sa contenance font état
d'une réserve de plus de 2.820 milliards de m3 de gaz. Cette découverte
entraîne une forte baisse de la demande en charbon et en 1960, malgré
de lourdes pertes, les Mines Domaniales font l'acquisition de la
concession de Neuprick avant de débuter le fonçage d'un nouveau puits
de production. Hélas, la situation financière de la société se dégrade
encore au fil des années et ces derniers travaux n'aboutiront jamais.
Après une lente agonie, c'est finalement en 1969 que la société ferme
ses portes. De nos jours, bien que la majorité des installations soit
démolie, il est toujours possible de visiter les installations du siège
Nulland.