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Durant la seconde moitié du 19ème siècle, le développement exponentiel de la sidérurgie dans la région de Duisburg pousse la Gewerkschaft Hamborn à acquérir trois concessions nommées "Hamborn", "Neumühl" et "Rhein". Une mine portant le nom de bergwerk Hamborn sera fondée en 1867 mais, en 1871, celle-ci changera de nom pour devenir la Gewerkschaft Deutscher Kaiser en hommage de Guillaume 1er. La première berline remonte au jour en 1874 et, dans les années suivantes, le charbon d'excellente qualité produit par la mine commence à intéresser August Thyssen qui fini par racheter la société minière en 1881 avant d'intégrer le siège au centre d'un complexe sidérurgique composé d'une fonderie, d'une aciérie, d'une cokerie ainsi que d'un laminoir. Dans le cadre de cette expansion, de nouveaux puits furent fonçés et, à l'aube de la première guerre mondiale, la Gewerkschaft Deutscher Kaiser est composée comme ceci :

- Deutscher Kaiser 1/6,
- Deutscher Kaiser 2/5,
- Deutscher Kaiser 3/7,
- Deutscher Kaiser 4,
- Wehofen 1/2.

En outre, la société exploite également l'une des fonderies les plus modernes du continent ainsi que deux cokeries situées sur le siège 3/7 ainsi que sur le siège 4. À cette époque, la Deutscher Kaiser produit 839.000 tonnes d'acier brut, 765.000 tonnes de fonte brute, 795.000 tonnes d'acier laminé, 4.2 millions de tonnes de charbon et 1.4 millions de tonnes de coke. Après la guerre, la société sera scindée en deux divisions :

- August-Thyssen-Hütte
- Gewerkschaft Friedrich Thyssen

En 1926, August-Thyssen-Hütte rejoindra la Vereinigte Stahlwerke AG, une union industrielle qui comprend déjà la Fried Krupp AG, la Phoenix-Rheinrohr AG, la Rheinische Stahlwerke AG, la Rhein-Elbe-Union GmbH ainsi que la Gelsenkirchen mining AG. Pendant ce temps, la division minière s'équipe d'un huitième puits qui sera situé sur le siège N°4 avant d'arrêter l'extraction via son siège 1/6 qui sera désormais utilisé pour l'aérage et pour le transport du matériel du siège 2/5 qui sera quant à lui modernisé et considérablement agrandi dans les années 30, époque où furent abandonnés les puits Wehofen. En 1932, le siège 3/7 sera cédé à zeche Beeckerwerth mais sa cokerie resta la propriété des usines Thyssen qui la modernisa et en fit peu à peu son installation de cokéfaction principale. Durant la guerre, le siège 4/8 sera fortement endommagé suite à un raid aérien mais l'extraction continue grâce au siège 2/5 qui devient à cette époque un siège de concentration. Une fois la paix revenue, la Gewerkschaft Friedrich Thyssen sera confiée à la Hamborner Bergbau-AG tout en étant exploités par la Friedrich Thyssen Bergbau-AG, une société filiale qui prendra des mesures de rationalisation drastiques durant la crise du charbon. Ces dernières menèrent à la fermeture définitive du puits N°1 ainsi qu'à l'abandon progressif du siège 4/8 dont le gisement commence à s'épuiser. En 1968, la société sera absorbée par la Ruhrkohle AG qui l'intègre à la Bergbau AG Oberhausen. Cependant, au milieu des années 70, le gisement s'amenuise encore et la décision de fermer la société se précise. C'est finalement en 1976 que le siège 2/5 sera mis à l'arrêt, suivi un an plus tard par la cokerie du siège 4/8, les deux puits du siège Wehofen étant quant à eux reconvertis pour l'exhaure des concessions environnantes.


      Reportage sur le dernier vestige de Friedrich Thyssen, le chevalement du puits N°6.

Copyright (c) / Photos by Nicolas Elias, Xavier Fer & Laura Dambremont