Au début du 20ème siècle, Auguste
Lannoye, jeune ingénieur fraichement diplômé, décide de se lancer dans
l'industrie papetière. D'abord engagé dans les établissements Bernard,
situés en France, on le retrouve ensuite dans les papeteries de Saint
Servais puis dans celles de Mont St Guibert où il deviendra directeur.
C'est à cette époque que celui-ci décide de fonder ses propres usines,
idée qui se concrétisa dès 1902, lors de l'achat d'un terrain
marécageux situé au bord de la Lasne à Maubroux, un hameau de Genval.
La première pierre sera posée en mars 1904 et dès le mois de novembre
de la même année, une petite production de papier d'emballage sort de
l'usine. Une quarantaine d'ouvriers travaillent alors dans ces
installations qui deviendront la Société Anonyme des
Papeteries de
Genval le 20 juillet 1911. Peu avant la première guerre
mondiale,
l'usine lance une ligne de fabrication de papiers peints mais le
conflit ralentit fortement l'expansion de la papeterie qui sera
relativement épargnée lors de cette période. En 1920, divers
aménagements y sont apportés et la superficie de l'usine est portée à
plus de 5.000m².
En 1923, Genval se spécialise dans le balatum, un revêtement de sol en
carton-feutre imprégné d'asphalte sur lequel on imprime des motifs.
Devenu au fil des ans incontournable dans les foyers, ce produit
participera grandement à l'essor de l'entreprise. En 1927, les
papeteries de Genval rachètent les installations de Mont St Guibert,
papeteries dont la production sera tournée en grande partie sur la
fabrication de papier kraft. En 1936, un incendie détruira une grande
partie de l'usine de Genval qui continua cependant à s'étendre dès les
rénovations terminées. Auguste Lannoye meurt en 1938, laissant comme
héritage une immense papeterie de 23.000m². En outre, son esprit
paternaliste l'avait également poussé à faire construire une série de
logements ouvriers, une clinique, des écoles ainsi que l'église
Saint-Pierre de Genval-Maubroux. Lors de la seconde guerre mondiale,
l'entreprise tourne au ralenti mais, dès la fin du conflit, celle-ci se
lance dans une vague de modernisation qui aboutira à la création de
nouveaux secteurs de production. Durant la décennie suivante, Genval
fit l'acquisition des papeteries de Tournai et de Warneton, ce qui
porta ses effectifs à plus de 2.500 ouvriers. En 1967, la société fut
rachetée par Balamundi
International S.A., un groupe américain composé
d'un ensemble de papeteries belges et étrangères. Spécialisées
désormais dans la décoration d'intérieure, les papeteries de Genval
(devenues Balamundi Genval) ne survivront malheureusement pas à cette
restructuration qui fut ponctuée d'erreurs de gestions et de
spéculations. Elles fermeront leurs portes en 1980.